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Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Acclimatation et  voyageurs touchés par le Mal des Montagnes

Acclimatation et voyageurs touchés par le Mal des Montagnes

Acclimatation et voyageurs touchés par le Mal des Montagnes

Evoluer au-dessus de 3000-3500m d'altitude nécessite une acclimatation. Le corps met ainsi en route des mécanismes incompressibles pour supporter la raréfaction de l’oxygène et ainsi éviter le Mal des Montagnes. Sandra Leal, médecin spécialisé en médecine de montagne à l'Ifremmont, Institut de Formation et de Recherche en Médecine de Montagne, nous explique l'importance de l'acclimatation et le profil de voyageur touché par le Mal Aigu des Montagnes.

Comment définir l’acclimatation ?
Il faut savoir qu’à mesure que l’on monte en altitude, l’oxygène se raréfie. Il est dans l’air mais comme il y a moins de pression, l’oxygène est moins disponible. C’est essentiellement à partir de 3000m d’altitude que nous ressentons vraiment les effets de cette raréfaction de l’oxygène sur l’organisme.  


Si on reste en altitude, le corps va donc mettre en route des mécanismes pour supporter cette raréfaction de l’oxygène. Il faut laisser du temps à l’organisme pour qu’il puisse s’acclimater et cela se traduit par des mécanismes incompressibles. Par exemple, si on parle de cette altitude seuil de 3000m, il faut à peu près une semaine pour être acclimaté. L’acclimatation se fait progressivement par palier. Le corps, dans la plupart des cas, a la capacité de supporter le fait qu’on lui enlève l’oxygène. Il faut simplement lui donner du temps. 


Il est important de savoir que le Mal Aigu des Montagnes ne se manifeste pas immédiatement. On a une période dite de « lune de miel » où les premières heures sont idylliques. Cette période se produit par exemple lorsque vous montez à l’Aiguille du Midi (3800m) où vous y êtes très brièvement et finalement vous ne savez pas si vous tolérez bien l’altitude puisque vous êtes dans cette « lune de miel ». C’est au bout de 4-6h que l’organisme comprend qu’il est en altitude et qu’on est susceptible de présenter des symptômes de MAM tels que des maux de tête, des nausées, un manque d’appétit ou une fatigue. 


Un sportif aguerri sera-t-il plus protégé qu’un sportif normal face au Mal Aigu des Montagnes ?
Absolument pas et c’est déterminé génétiquement que l’on soit sportif ou pas. On peut être un excellent répondeur à l’altitude, un bon répondeur ou un répondeur médiocre, ou même comme 5% de la population, ne pas être capable de répondre à l’altitude. Si l’on est sportif de niveau normal (moins de 10h de sport par semaine), la capacité de réponse à l’altitude est déterminée génétiquement. 


Cependant, les sportifs de haut-niveau -voire de très haut niveau- risquent eux d’être moins bien en haute altitude pour des raisons physiologiques complexes de captation de l’oxygène. Il n’y a ni de corrélation avec le niveau physique ni avec l’âge. Dans la plupart des cas, l’altitude est aussi bien supportée à 25 ans qu’à 80 ans. Il n’y a pas d’âge limite pour se rendre en altitude. Ce qui va plutôt limiter le fait de pouvoir aller (ou pas) en altitude c’est la somme des maladies chroniques que l’on porte et qui peuvent devenir une contre-indication à aller en altitude. Une personne de 75-80 ans, en pleine forme physique, n’a aucune raison de ne pas aller en altitude. Il ne faut surtout pas s’abstenir sous prétexte d’un certain âge. 
 

 

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