Bruno, guide à Mada
Portraits - 20.02.2019
L’Île Rouge est un peu l’oubliée des destinations africaines. Pourtant, elle mérite vraiment d’être découverte... Bruno, notre guide et responsable de notre équipe locale, nous dit pourquoi !
Depuis combien de temps es-tu guide ?
J’ai commencé comme guide il y a plus de 18 ans maintenant. Au départ, je ne me destinais pas du tout à un métier en rapport avec le tourisme, je voulais être médecin ! Mais voilà, les études universitaires nécessitaient d’avoir des ressources financières. Un ami travaillait pour une agence de voyages allemande. Il guidait des petits groupes de trekkeurs dans le pays et avait besoin d’aide de camp de confiance pour une escapade de 3 jours dans le Parc National Ranomafana. J’étais allé dans un lycée privé et avais appris l’allemand. Une fois embauché pour ce premier job temporaire, je me suis rendu compte que je ne parlais pas vraiment allemand... L’ambiance m’a plu et je n’ai jamais arrêté depuis !
Mon expérience est une force : j’ai commencé en bas de l’échelle, je connais la logistique et les ficelles de tous les métiers : cuisinier, aide de camp, guide et maintenant dirigeant. Mais attention, l’expérience est certes importante mais je l’ai complété par différentes formations dont une dispensée par des guides de montagnes français en 2004. En 2006 j’obtiens la certification de Guide National et décide de créer mon entreprise. Aujourd’hui, nous sommes 3 salariés à l’année et 7 en haute saison, d’avril à novembre.
Quelle région a ta préférence ? La ou lesquelles conseilles-tu pour une première fois ?
Plus j’arpente mon île, plus je la trouve belle et plus j’ai envie de la faire découvrir ! Mon cœur est à Fianarantsoa, en pays Betsileo, mais je n’ai pas vraiment de préférence. Notre mission est que le voyageur reparte satisfait de son expérience. Cela dépend surtout de ce qu’il recherche : du trek, des rencontres, une approche culturelle, du balnéaire…il y a tout ça à Madagascar.
La plupart des itinéraires que nous avons créés avec Julien lors de ses différentes reco ici, laissent la part belle à la randonnée. Il y a aussi une grande variété de paysages à Madagascar : des montagnes, les terres rouges et sèches, l’Est luxuriant et vert, le bleu turquoise des eaux du canal du Mozambique ou des îles du Nord. Dans tous les cas, on marche, on prend son temps, on passe par de nombreux villages aux spécificités culturelles, architecturales ou culinaires… en pays Betsileo ou Zafimaniry par exemple ! Les Malgaches sont des personnes curieuses, authentiques et chaleureuses. Les échanges avec les voyageurs d’où qu’ils viennent sont naturels, d’autant que la barrière de la langue n’est pas un problème comme tous nos guides sont du cru et aussi parfaitement francophones.
Les voyageurs sont souvent frappés par la simplicité des Malgaches. Cela pousse certains voyageurs à s'interroger sur leurs propres modes de vie. Des clients norvégiens me l'ont encore dit récemment, le décalage entre leurs rapports aux choses et celui d'un Malgache les a émus. Ils étaient presque gênés par la générosité expérimentée au détour d’un chemin ne serait-ce que par le simple don d'un fruit par un cultivateur... Les rencontres sont fortes, les sourires nombreux.
Qu’est-ce que tu aimes quand tu guides ?
Il n’est pas rare que certains groupes d’enfants nous accompagnent pendant quelques dizaines de minutes sur différentes parties du Terres Malgaches ou du Trek des Hautes Terres. Ils sont toujours stupéfaits de croiser des Vahaza (des blancs) et aussi d’être témoins de leur si grand dénuement, loin des routes, sans véhicule, à dormir dans des tentes :) ! Eux font souvent plusieurs kilomètres par jour pour se rendre à l’école, c’est la solidarité du marcheur qui opère. J’aime beaucoup expliquer pourquoi nous sommes là, leur dire que notre pays est beau, qu’il rayonne à l’étranger et qu’on doit en prendre soin.
J’aime aussi faire découvrir la gastronomie locale qu’on touche du doigt lors de nos passages dans des marchés. Avant de venir à Mada, il faut se préparer à manger du riz. C’est la base de l’alimentation et la culture de cette céréale façonne le pays par endroit avec de belles rizières ! On l’agrémente de poulet, de bœuf, de brèdes mafane, de lentilles. Personne ne part d’ici sans avoir gouté le plat typique : le Romazava, ce bouillon de viande et de brèdes qui arrose le riz, un délice ! Nous avons aussi beaucoup de fruits : des mangues, des bananes, des pommes, des poires, des oranges, des litchis. Le kouba, la pâtisserie locale à base de farine de riz, d’arachide et de sucre de canne cuit dans une feuille de bananier, remporte aussi un franc succès.
Quels itinéraires conseilles-tu ?
Pour un dépaysement total, je partirais sans aucun doute sur l’exploration du Makay C’est une vraie plongée en terre inconnue. Les paysages sont uniques, on évolue au fond des canyons les pieds dans l’eau et le sable. On traverse des forêts sèches de bambous ou des plateaux herbeux, on remonte sur ses collines de grès érodées, on replonge dans des forêts peuplées de lémuriens, on plante son bivouac en bord de rivière… Seul au monde immergé dans un univers singulier, le voyage d’aventure dans toute sa splendeur !
Les plus gourmands opteront pour la Grande Traversée des Tsingy au Makay. En 24 jours, cet itinéraire inédit comme seul Tirawa sait les concevoir permet de compléter l’explo du Makay par la découverte des sites emblématiques de l’Ouest. L’allée des Baobabs se rejoint par une navigation sur le fleuve Tsiribinha. On randonne au cœur de la particularité géologique des Tsingy de Bemaraha et on termine en mode farniente sur les plages de sable blanc du canal de Mozambique. Une découverte complète et authentique de Madagascar.
Que ceux qui n'aiment pas le trek se rassurent. Le Grand Tour de l'Île Rouge est fait pour eux ! Pour faire court, on remplace l'explo dans le Makay par une descente de Tana à Tuléar en passant par les sites les plus remarquables des Hautes Terres aux Parc naturels Nationaux. Le "confort" du voyage plairait également au plus grand nombre avec des nuits en hôtels, bungalows ou camps de toile de charme.
Ceux dont le pied est marin seront également sensibles à la découverte du Nord de Nosy en Nosy, comprenez d'îles en îles avec une navigation en boutre traditionnelle. Au programme du Rando et croisière à Madagascar : bivouacs à la Robinson Crusoe sur des plages désertes, snorkelings quotidiens, observation des tortues Luth. Une approche "marine" qui transforme l'île rouge en île bleue ! Et oui, Mada est comme toute les îles très tournée vers la mer.
Pour conclure ?
Nous espérons que les Français vont revenir à Madagascar car, depuis quelques années, ils sont bien moins nombreux que les Anglophones ou les Européens du Nord. Peut-être ont-ils peur de venir à cause du traitement médiatique catastrophique qu’on fait de Madagascar en France ? Les voyageurs ne sont pas des cibles ici. Encore moins ceux qui sont accompagnés par des professionnels locaux et qui sortent des sentiers battus comme nous le proposons ! La gamme de voyages de Tirawa est bien équilibrée, les itinéraires, les hébergements, les guides, la logistique, tout est très soigné et bien construit nous y veillons chaque jour.
Alors, venez, nous vous attendons cet été !
Julien et Bruno en reconnaissance dans le Makay
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