Le Tibet, destination de légende
Idées de voyage - Asie Pacifique - Tibet - 24.11.2017
Un voyage au Tibet laisse encore des traces indélébiles dans le cœur des voyageurs qu’il soit classique dans la région du Tibet central ou exclusif dans les régions du Kham ou de l’Amdo.
Le Tibet est sans conteste une destination de légende. Mais bien que très médiatique pour des raisons politiques que nous aborderons peu ici, il n’en reste pas moins un territoire méconnu d’environ 5 fois la France. Terre d’accueil du Bouddhisme, de plus en plus de voyageurs en quête de spiritualité ou bercés par les écrits de David-Néel, de Bacot, du Dalaï Lama ou même d’Hergé réalisent un jour un périple là où opère la magie des hauts plateaux, des lacs turquoise, des monastères et des cimes enneigées, mais pas seulement…
Du mythique au mystique
Un voyage au Tibet reste touchant malgré des bouleversements profonds. Cette région mythique a su conserver une tradition millénaire en dépit, appelons un chat un chat, de la présence du rouleau compresseur Chinois. Les paysages époustouflants de la chaîne himalayenne sont toujours là même si des rubans d’asphaltes se dessinent sur sa base. Les monastères exceptionnels pour leur vie religieuse, leurs peintures ou leurs statues résistent encore et toujours.
Bien sûr, vous aurez sans doute entendu parler de démolition de certains centres spirituels ou encore d'expulsion de moines...
Le premier fait de l’existence est la loi du changement ou de l’impermanence.
Voilà sans doute un des enseignements du Bouddhisme qui s’applique à la source. En dépit de ces épreuves et de la rudesse de leur mode vie, les Tibétains rebâtissent, pierre après pierre, et avec abnégation ces incarnations de l'indépendance qu'on voudrait leur ôter.
Lorsque nous avons pris la route de Lhassa, la capitale du Tibet et du Bouddhisme tibétain, j’ai été frappé par la modernité aussi bien des routes, des bâtiments de verre ou des places gigantesques, sortis de terre comme des champignons depuis mon dernier voyage. Toutefois, le Potala massif veille toujours, omniprésent. Bien sûr les enseignes lumineuses clignotent et essaient de lui voler, en vain, la vedette... Je me précipite dans Barkhor le quartier historique de Lhassa, les odeurs et les gestes sont les mêmes. Genoux, torses et fronts se meuvent et polissent les sols du Johkang et de ses abords. Les pèlerins sont bien là. Extrait d’un billet de Gautier.
En voyage au Tibet, il faut aussi sortir de Lhassa, rencontrer les Guéshé, ces « docteurs en théologie » et leurs élèves du monastère de Drépung ; assister ébahi aux joutes oratoires des moines du monastère de Sera aux verbes affutés dont on ne comprend que la gravité des intonations.
Joutes du monastère de SeraIl faut aussi prendre un peu de hauteur, au sens propre comme au figuré, même si notre altitude de croisière est toujours supérieure à 3000 m. Ainsi, depuis le Hepo Ri, l’une des quatre montagnes sacrées du Tibet, l’admiration du panorama sur Samyé, le premier monastère érigé au Tibet prend tout son sens. Les lacs Yamdrok ou Namtso, les monastères en nid d’aigle, les couleurs éclatantes des mandala, les rituels des moines ou des nonnes et les kora demeurent aussi vivaces que remarquables et constituent encore sans aucun doute une très belle première approche du Tibet… central.
Il faut aussi ajouter que le Tibet permet aux trekkeurs invétérés de tutoyer quelques sommets tous aussi mythiques que le pays lui-même. Ainsi, l’Everest, le Makalu, le Cho Oyu sont habituellement contemplés depuis le Népal voisin mais peuvent aussi présenter aux marcheurs le côté « pile » de leurs faces imposantes.
Chaine de l'EverestLes curieux ou les plus spirituels des marcheurs pourront aussi effectuer la plus célèbre des Kora (pèlerinage), celle du Mont Kailash, centre de l’univers pour de nombreux peuples d’Asie. De belles illustrations de cet évènement se trouve dans le livre « Pèlerinage au Tibet » publié à la suite du voyage sur mesure organisé par Tirawa pour le photographe Olivier Föllmi et Jean-Marie Hullot.
Pour vivre quelque chose d’encore plus inédit, prenez part au festival sacré de Saga Dawa et vivez la ferveur des pèlerins célébrant la naissance, l’éveil et la mort du Bouddha. Les nomades s’installent aux alentours du Mont Kailash, y plantent des nouveaux mâts qui supporteront des milliers de drapeaux de prières, les moines réalisent des danses masquées et récitent des sutras.
En tant que spécialistes de la zone himalayenne et du Tibet, nous avions également envie de proposer des voyages un peu plus « pointus », à l’image du Saga Dawa et de ses temps forts. Des voyages destinés aux aventuriers dans l’âme, aux passionnés, aux curieux souhaitant aller à la rencontre des tibétains et de leur mode de vie. Une immersion réservée aux voyageurs restés sur leur faim et prêts à retrouver l’authenticité d’autrefois, les échanges les yeux dans les yeux, la rusticité et la confidentialité de régions peu explorées par les étrangers.
Une plongée dans le Kham ou l’Amdo
Deux régions que nous avons déjà parcourues sont donc naturellement sorties de notre besace : l’Amdo (Nord Est du Tibet) et le Kham (Sud Est). Protégées par de hautes montagnes ou des hauts plateaux, elles ne sont pas si faciles d'accès.
À lire aussi : Kham, Tibet or not Tibet ?
Lorsqu'on pénètre dans l’Amdo, on est réellement subjugué par la beauté de la nature. Ces collines verdoyantes à perte de vue sont le territoire des Ngoloks, fiers nomades aux coutumes ancrées et bien vivaces.
Ils nous accueillent sans arrières pensées. S’immerger quelque temps à leurs côtes est une si belle aventure humaine loin de tous nos repères individualistes. Échanger, participer à leurs tâches quotidiennes, par exemple la traite des dris (yacks femelles), célébrer avec eux la moisson qu’on espère à notre tour abondante, m’ont réellement touché.
Deux autres temps fort : la découverte de la ville de Labrang qui abrite le plus grand complexe monastique de l’Amdo et l’ensemble artistique de Jampa Kumbum avec ses 183 grottes, ses fresques, son Bouddha de 27 mètres de haut taillé dans la roche… en font une région incontournable.
Moulins à prières de Labrang
Jampa Kumbum
Notre approche du Kham est différente et plus orientée sur la culture bouddhiste tibétaine. Le Kham renferme l’ancien royaume de Dérgé et compte un grand nombre de monastères de tradition Nyingma, Sakya et Kagyu. S’y trouve également la plus ancienne imprimerie tibétaine. Enclavée, la révolution culturelle n’est pas arrivée jusqu’à elle… Nous vous proposons une date unique pour vivre le festival religieux de Meshö qui célèbre Guru Rinpoché. Les moines effectuent des danses rituelles masquées qui ressemblent à celles qu’on peut admirer au Bhoutan.
Ce festival a lieu à proximité du monastère de Dzongsar fondé en 1253 et verra l’afflux de nombreux pèlerins, leurs familles et notre petit groupe de privilégiés ! Rassurez-vous, ce voyage permet aussi d’échanger avec les tibétains dans les monastères ou couvents traversés mais aussi le soir, lors des repas et des nuits chez l’habitant.
Un voyage au Tibet, qu’il soit classique dans le Tibet central ou plus exclusif dans les régions du Kham ou de l’Amdo laissera des traces indélébiles dans le cœur des voyageurs.
Compilation d’échanges avec Christian Juni, fondateur de Tirawa de retour du Tibet en septembre 2017 et Gautier Renault, créateur des voyages Himalaya chez Tirawa au Tibet en mai 2017.
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