L'authentique Colombie : Andes, Carthagène, Cano Cristales
Carnets de voyages - Amériques - Colombie - 02.10.2019
La route, puis piste qui relie Popayan à San Augustin ne fut pas un long fleuve tranquille. Partis à l’aube, un premier arrêt nous permet d’admirer la belle et impressionnante cascade de Calaguala.
Cascade de CalagualaNotre chauffeur est frappé par la quantité d’eau, c’est la première fois qu’il en voit autant. Les récentes pluies expliquent cette abondance d’eau entraînant un risque marqué de glissement de terrain. A plus de 3000 m d’altitude, dans la brume, nous traversons une lande d’altitude typique des Andes, le "paramo de las papas", couverte de frailejones.
Nous croisons peu de camions sur cet axe pourtant important, et pour cause. Beaucoup de pluie et pas de camion signifie… éboulement qui nous barre le passage. Seuls quelques ouvriers avec des pelles sont venus pour déblayer la piste. Il faut comme tout le monde attendre. Nous sommes trop proches de San Augustin pour envisager un demi-tour. Après une longue attente et pour éviter de patienter jusqu’à la nuit, nous « abandonnons » notre chauffeur qui reste bloqué avec véhicule et bagages. Nous franchissons à pied l’éboulement, rejoignons un véhicule venu en sens inverse dont les passagers partis à pied ont trouvé un véhicule retournant à Popayan.
L'éboulement
Nous nous entassons dans le véhicule, faisons demi-tour et remontons la longue file de camions (en provenance de San Augustin) et véhicules immobilisés par l’éboulement. Au premier village, nous nous arrêtons dans un petit restaurant pour un déjeuner bien mérité et « libérons » un policier que notre chauffeur à accepter de transporter, tassé sur lui-même, dans le… coffre (c’est rare de voir un policier se faire volontairement coffrer). Il était comme nous bloqué et devait impérativement rejoindre son poste de travail.
Après ces quelques péripéties, nous voilà arrivés à San Augustin. Nous nous installons, à proximité du village, dans une hacienda, pleine de charme, entourée d'un beau jardin tropical. Notre chauffeur nous rejoint à la tombée de la nuit, il a enfin pu passer l’éboulement.
Notre hôtel
En Colombie, la bonne volonté compense souvent un service balbutiant (pas d’école de formation au métier de serveur). Il nous faudra presqu’une heure avant d’obtenir nos apéritifs (biens mérités) qui arriveront en même temps que notre dîner. Ici, le tourisme est récent et donc en phase d’adaptation. Impossible de leur en tenir rigueur. La gentillesse à toute épreuve des serveurs rattrapera leur inexpérience.
San Augustin abrite un site archéologique majeur de Colombie, déclaré patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO en 1995. En l’absence d’écritures, nous connaissons peu cette civilisation disparue bien avant l’arrivée des conquistadors. Tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’elle vient d’Amazonie, le site était déjà occupé 3300 avant JC.
Fleurs du parc
Nous découvrons d’immenses et belles statues de pierres ainsi que des tombes sacrées. Le site se situe au milieu d’une forêt et de fleurs tropicales. Notre guide locale (Mathilde assure la traduction) nous familiarise également avec les plantes médicinales qu’offre la végétation. Elle attire notre attention sur les différentes représentations que nous découvrons sur les statues (serpents, jaguars...). Ces statues d’une grande beauté ont parfois des expressions menaçantes. Nous visitons les sites Mesitas A, B, C (larges esplanades qui délimitaient des lieux d’habitation avec temples et statues), la Fuente de Lavapatas (un étonnant lit de rivière sculpté de lézards, serpents et représentations humaines), El Alto del Lavapatas (une colline qui, en plus d'offrir une vue unique sur toute la vallée et le site archéologique, abrite les plus anciens vestiges de la région).
Statue à San Augustin
Statues à San Augustin
Tombe à San Augustin
Nous terminons la visite par le petit musée qui nous permet de réviser nos connaissances sur cette civilisation précolombienne mystérieuse qui s’est épanouie il y a plus de 3000 ans dans les vallées voisines des rivières Magdalena et Cauca.
Il reste beaucoup à découvrir à San Augustin, il est quasi certain que la bourgade est construite sur des sous-sols très riches archéologiquement. Les fouilles sont pour l’instant interdites et toute nouvelle construction est soumise à des règles très strictes.
San Augustin est un village plein de charme. Ses maisons sont souvent peintes en vert et blanc, couleurs datant de l’époque coloniale. Malgré la réputation justifiée du site, nous rencontrons peu de touristes.
Notre restaurant de midi étant situé à proximité d’une école, une institutrice nous invite à visiter les lieux à la décoration originale. Les pots de fleurs sont un exemple de recyclage réussi de pneus sculptés.
Recyclage de pneu
Recyclage de pneu
Les classes accueillent une quarantaine d’élèves, bien bruyants à l’heure de la pause. Le cours est consacré au respect de l’environnement.
L'école de San Augustin (une quarantaine d'élèves)Notre restaurant aussi s’est mis au recyclage de tonneaux et de pneus.
Le restaurant
Le décor est particulièrement réussi et la nourriture succulente. Ah l’importance de la nourriture pour les français ! Saviez-vous que les français (et notre groupe ne fait pas exception) sont les seuls capables de parler nourriture lors d’un repas ?Bon appétit !Nous découvrons également de belles peintures murales, y compris sur les poteaux électriques.
Un exemple de peinture murale
Autre peinture murale
Le lendemain, nous consacrons une partie de la journée à visiter les alentours de San Augustin.
Fruit à déguster sans modération
En empruntant des pistes, nous cheminons dans une belle campagne, à travers des collines couvertes de cannes à sucre entourant San Jose de Isnos, sans oublier les plantations de café qui poussent sur des pentes très soutenues.
Café
Arrêt à l’Estrecho del Magdalena, un lieu naturel spectaculaire où le puissant fleuve - qui traverse tout le pays avant de se jeter dans les Caraïbes, 2000 km plus au nord - coule dans un étroit canyon à peine large de plus de 2 m.
Le MagdalenaNous visitons un trapiche, lieu de fabrication artisanal de la panela, le pain de sucre de canne. Il fonctionne sous forme de coopérative.
Un trapichePains de canela
Arrêt également à Salto de Bordones pour découvrir une des plus haute chute d’eau de Colombie, environ 400 m de hauteur
Cascade de 400m de haut
San Augustin
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