- Escapade de Jérash au Wadi Rum -

Après un petit déjeuner copieux et local, nous retrouvons notre guide : Ghassan, arrivé de Pétra et qui nous fera découvrir son pays toute la semaine. D’emblée, avec les chaînes TV en boucle sur le conflit israélo-palestinien qui venait de se déclencher, c’est dans un français impeccable qu’il nous rassure, bien qu’aucun d’entre nous n'était inquiet. Il nous rappelle la situation géographique de la Jordanie et l’existence réelle et ferme de ses frontières. Pendant toute la durée du voyage, à aucun moment nous nous sommes sentis en danger, au contraire, les jordaniens sont accueillants, chaleureux et la police omniprésente. On sent que tout est verrouillé et cadré. C’est donc sans aucune appréhension, que nous prenons la direction de Jérash, au nord d’Amman. Le trajet en mini-bus nous permet de nous familiariser doucement avec la Jordanie, son ambiance, son architecture…  et ses déchets. Sur les bords de route, ils sont omniprésents. Ce sera le seul bémol du voyage. Bien qu’ils aient des champs de panneaux solaires et des éoliennes, les jordaniens n’ont pas cette culture du tri des déchets. Ils y viendront très certainement, mais pas tout de suite.

Après une heure de route, nous atteignons Jérash (ou Gérasa) et sa cité romaine. Quelle belle entrée en matière ! De ruines éblouissantes aux immenses colonnades, d’impressionnants théâtres aux vestiges renversantes, nous resterons 2 heures à explorer ce site sous une grosse chaleur, nulle ombre ne pourra nous protéger. Que retenir sur ce site ? 

• Le théâtre sud, à proximité du temple de Zeus : datant du 90-92 après JC, il offre une acoustique remarquable où l’orateur peut se faire entendre depuis tout l’auditorium sans pour autant élever la voix. Nous avons pu en faire l’expérience avec la cornemuse jouée par deux jordaniens au centre de la scène ! Un héritage des britanniques et très populaire au Moyen-Orient. 
   
• Le temple d’Artemis construit vers 150 en hommage à la fille de Zeus. Majestueux, le temple a conservé toute sa splendeur avec les colonnes d’origine et ses chapiteaux en ornements. 
   
• Le Cardo maximus avec ses 200 colonnes sur 800 mètres faisait office d’artère principale de cette ancienne cité antique. 
   
• Les portes comme celle d’Hadrien, en hommage à l’empereur du même nom l’ayant érigé. Mais les portes Nord et Sud sont aussi esthétiques et souvent moins visitées par les touristes. 

Bien d’autres vestiges restent remarquables comme l’hippodrome ou la fontaine de Nymphée qui permettait d’alimenter la ville en eau.

Charmés par Jérash, nous reprenons la route pour Ajloun. Avant de découvrir le château, nous faisons une pause déjeuner chez un jordanien, un paysan chrétien. Chaleureusement accueillis, nous sommes époustouflés par la vue imprenable sur la campagne environnante tapissée d’oliviers et de cèdres surplombant la vallée du Jourdain. C’est dans ce cadre que notre hôte nous fait l’honneur de partager son propre vin accompagné d’un repas copieusement succulent. Nul besoin de parler la même langue, les regards et les gestes font tout. Un moment agréable, nous sommes ravis de partager un court moment sa vie et lui, de nous montrer la sienne. 

Nous partons ensuite pour la forteresse d’Ajloun qui nous faisait de l’œil depuis notre arrivée chez notre hôte. Fièrement installée sur la colline d’Auf, cette forteresse était un édifice militaire permettant de contrôler les voies commerciales et les mines de fer. Une citadelle musulmane qui vaut le détour par son ingéniosité et son panorama à 360° sur la campagne.

Avant de remonter dans le mini-bus, nous succomberons aux marchands à l’entrée de la forteresse avec le jus de grenade… fruit symbolique et fruit passion du Moyen-Orient. 

Nous rejoignons tranquillement notre hôtel en fin de journée.