Balades en Patagonie
Carnets de voyages - Amériques - Patagonie - 04.02.2014
Réveil à 8h00, je tire les rideaux, une pluie battante frappe la fenêtre tels des seaux d'eau jetés à bout portant... Soupir, l'envie de rester sous la couette est forte mais nous sommes en Patagonie et le temps tourne vite. Espérons que ça ne soit pas en pire. A 9h00, nous partons sous une fine pluie accompagnée de téméraires rayons solaires qui illuminent le paysage de teintes électriques. Un arc-en-ciel se détache sur un ciel noir, le ton est donné... Direction le parc national de Torres Del Paine, nous roulons une petite heure sur une piste chaotique longeant un panorama mis en valeur par une luminosité féerique. Arrivée au départ du sentier de notre petite randonnée, un traître soleil vient nous narguer quelques instants à la sortie du bus et au début du chemin. Nous voilà prévenus !Très vite, une fine pluie glacée remplace le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages, le vent s'en mêle... Nous progressons dans un décor rendu magique par des jeux de lumières incessants. Les couleurs ressortent, les contrastes aussi. Sous un léger voile nuageux, les cimes enneigées se dressent majestueusement devant nous. Ravagée trois fois par le feu dont le dernier date d'à peine 3 ans, la végétation peine à reprendre ses droits et nous offre une scène macabre et saisissante. Les cadavres des troncs calcinés, tels des mains aux ongles crochus, sortent de terre et semblent pointer un doigt accusateur sur les promeneurs. Le vent redouble d'intensité, abattant sur notre groupe des rafales de pluie transperçante. Soufflant, hurlant, rugissant, tel un diablotin, il galope entre les arbres morts et courbe les herbes sous son passage. Col relevé, capuche abaissée afin de nous protéger des aiguillons pluvieux, nous progressons sur le sentier. Parfois une accalmie furtive mais gare à celui qui baissera sa garde... le furibond zéphyr n'est pas loin, prêt à repartir de plus belle, s'engouffrant dans le moindre repli de nos pèlerines pour tenter de nous les arracher. Après une heure de marche, nous arrivons au mirador des "Cuernos", une courte pause (au vue des conditions climatiques) et nous repartons. Sur le chemin du retour, les rafales s'espacent et s'atténuent. Par intermittence, le coquin soleil refait son apparition, comme pour nous défier. Pour ceux qui en doutait encore, nous sommes bien en Patagonie.... l'endroit où les 4 saisons peuvent défiler en une seule journée. Il n'est que midi. Les conditions extrêmes semblent embellir encore le paysage.
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