Grand Tour du Bhoutan
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Bhoutan - 15.11.2016
Aujourd'hui, route de Autsho à Dramitsé Nous quittons ce matin la belle vallée de Lhuentse pour mettre cap vers l'Est. Un petit stop à Mongar, véritable "capitale" de l'Est du Bhoutan, nous permet de voir le dzong. Ce n'est pas une ville d'un grand intérêt. L'architecture des nouvelles constructions ne fait pas honneur au code de conduite des Bhoutanais. Sur la route, avant MongarPorte traditionnelle, dzong de MongarCour intérieure autour du temple principal, dzong de Mongar Une des peintures à l'entrée du dzong : le roi des mongoles maitrise la force du tigre ! Moinillons à l'entrée du dzong de Mongar
Il nous faut encore traverser le Kori La (presque 2500 mètres d'altitude) avant d'aborder la descente par une très belle route en grands lacets. Au point le plus bas (vers 800 m d'altitude), à Serichu, nous arrivons sur la rive de la Dangme Chu. Un peu plus loin, nous quittons la grande route pour attaquer une longue montée de 18 kilomètres, sur une piste en parfait état jusqu'à Dramitse. Il y a beaucoup d'activité à l'entrée de ce hameau. A partir de ce soir, le festival sacré va commencer, et cela amène une foule de vendeurs et de pèlerins comme lors des grandes foires de l'Europe moyenâgeuse. Il n'y a pas d'hôtel, ni de guest-house à proprement parler dans ce village. Ugyen et notre agence locale au Bhoutan, nous ont réservé depuis presque un an les quatre habitations réservées aux VIP qui pourraient arriver là. Quatre grandes tentes, style safari, complèteront notre besoin d'hébergement. Une équipe de cuisine, une grande tente mess, tout cela à 10 mètres de l'entrée du monastère, et nous voilà installé pour les trois prochaines nuits. Donc ce soir c'est le début du "Tséchu" de Dramistse. Ce festival, l'un des plus originaux et des plus secrets du Bhoutan, va commencer ce soir par une grande séance de purification par le feu. Nous filons directement dans la grande cour intérieure du monastère, afin de réserver une place de choix ! Il n'y a pas encore grande activité lorsque nous débarquons dans la grande cour de Dramitse, juste l'ébauche d'un bucher ! Les moines quittent le temple pour aller au réfectoire
Vers 18 heures, les premiers moines en tenue d'apparat arrivent. Première danse, le "Rue Gen". 12 moines danseurs font l'ouverture de ce festival. Une partie des moines du Rue Gen
Puis arrive la danse des chapeaux noirs : Zhana en langue locale. 16 moines, en grande tenue d'apparat, tournent comme des derviches pour la purification de la Terre et des êtres vivants. Leur action est censée effrayer, voire subjuguer les mauvais esprits. Danse des chapeaux noirs Au cours de cette danse, de nombreux rituels sont observés
Puis progressivement, le bucher commence à se former. Au début c'est un simple tas de bois, puis au fur et à mesure des couches de bois jetées sur la structure initiale, la montagne de bois devient de plus en plus importante. Un récipient en terre va être positionné sur le centre de ce feu, soutenu par trois piliers. Ce récipient va recevoir progressivement de l'huile et à la fin de ce rituel de purification par le feu il va être récupéré par les moines. Attention, en cas de bris de ce récipient... c'est une année de malheur qui va s'abattre sur le village et la région. Quatre grandes perches en bambou vont aussi être placées au dessus du feu. Au sommet de ces quatre bouts de bois, un parchemin représentant un homme mort est dessiné. Il devra s'envoler pour apporter prospérité. A chaque louche d'huile versée dans le récipient, une foule vient jeter sur le feu des poignées de poudre de pin de l'Himalaya séchée, ce qui provoque à chaque fois une énorme flamme où les officiants risquent de se faire brûler vif ! Quelques photos explicatives suivent.Le bucher prend un peu d'allure, et on allume le feuLes Chapeaux Noirs assistent à la scène aux premières logesLe feu commence à prendre de l'ampleurOn ajoute alors au fur et à mesure des longues buches de boisLe parchemin avec une figure humaine est maintenu au dessus du feu avec quatre bambousLa première explosion surprend un peu l'assemblée...Les Chapeaux noirs sont préposés au remplissage du pot de terre, situé au dessus du bucherUne fois l'huile chauffée, les Chapeaux noirs doivent le verser dans le pot de terre... Une fois cette nouvelle opération réussie, on recommence
avec les poignées de poudre de pins séchées Le pot en terre doit subir une température délirante... mais ne doit pas se casser... Nouvelle opération réussie par les Chapeaux Noirs... Et une dernière déflagration fait vibrer la foule ! Il faut ensuite récupérer le pot rempli d'huile... sans le casser !... et ceci sous l'oeil attentif des chapeaux noirs Pour en finir avec ce "Drakpoi Jinseng", un moine fait des offrandes au feuEt les Chapeaux noirs exécutent une dernière danse... avec l'aide des 12 danseurs
du " Rue Gen " qui avaient fait l'ouverture de ce Tséchu
La boucle est bouclée pour aujourd'hui et quelle belle journée !
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