Grand Tour du Bhoutan
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Bhoutan - 15.11.2016
Vous allez vivre avec nous la première journée du Tsechu de Dramitse Le monastère de Dramitsé, situé au sommet d'une montagne, est rattaché à l'école des Nyingmapas. Il fut fondé en 1511 par l'arrière-petite-fille du saint bhoutanais Pemalingpa, grand terton, c'est à dire "découvreur de trésor". Actuellement le monastère accueille 80 moines. Il est en partie en réfection, suite au tremblement de terre de septembre 2011. Le festival du monastère de Dramitsé s'appelle le festival de Kangso. Il a lieu le 10ème mois lunaire du calendrier bhoutanais et s'étale sur plusieurs jours. C'est un festival haut en couleur qui se déroule devant le temple principal construit dans le pur style de l'architecture bhoutanaise. Le festival débute par un " méwang " ou purification par le feu, rituel accompagné par les "shanags" ou chapeaux noirs, au son des tambours, cymbales et trompes. Ce matin, il y a affluence et il faut se hâter pour trouver une bonne place.Entrée du monastère de Dramitse. Pour les Bhoutanais, tenue traditionnelle obligatoire...Il y a même Jean-Marc qui a revêtu un gho. Ugyen l'accompagne...
Première danse ce matin, Ging Zhi. Quatre danseurs acrobates sont
sur la scène pour subjuguer les démons des quatre directions. Ging Zhi Ging Zhi. Les danseurs sont de véritables athlètes
Deuxième danse, Satchak. C'est une danse dédiée pour les dieux de la mort, symbolisés par deux taureaux. SatchakSatchak. Une petite troupe de musiciens accompagne cette danse.
Pour la troisième danse, nous pouvons admirer à nouveau la danse des Chapeaux Noirs. Hier nous l'avons vu dans la nuit, et aujourd'hui les couleurs chatoyantes de leurs costumes font de cette danse une des plus belles que l'on puisse voir. Ce ballet a un caractère magique. Il est destinée à éloigner les démons et à purifier le sol, notamment l'aire de danse où se déroule le festival. Zhana, la danse des Chapeaux NoirsZhana
Durant ce Tséchu de Dramitse, la danse des Chapeaux Noirs est insérée avec deux autres : Drelchan (pour subjuguer les démons) et ensuite Durdag (la danse des seigneurs des charniers). Les danseurs de chaque épisode restent en cercle autour du parvis. Les derniers arrivés seront ensuite les premiers à quitter la scène. Entrée en lice des 11 danseurs de DrelchanDrelchanArrivée des quatre danseurs de DurdagDurdagLe cercle parfait des Chapeaux Noirs et des acteurs de Drelchan Les Chapeaux Noirs seront les derniers à quitter le parvisUn par un, les danseurs quittent la scène. Un gong spécial annonce la sortie de chaque acteur. Chaque grande danse est entrecoupée par un spectacle plus laïc, réalisé par des femmes du cru et par une troupe de danseurs professionnels venus tout exprès de Thimphu. Intermède qui marque la fin de la matinée.
Un repas rapidement envoyé pour midi, et nous voilà repartis pour une après midi devant le temple principal de Dramitse. Au programme : la danse principale, la danse des tambourineurs, ou Dramitse Ngacham. C'est la plus célèbre ici. Elle fut créée au XVème siècle par un saint homme qui eût la vision du Paradis de Guru Rimpoche. En 2005 elle fut classée par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel. Douze moines, vêtus de jupes jaunes, portant des masques d'animaux, tournent en rond en sautillant en s'accompagnant de petits tambours. Ils célèbrent la victoire de la religion. Cette danse dure plusieurs heures. Ce festival, aussi appelé cham, s'inscrit probablement dans le prolongement de rites pré bouddhiques remontant au VIIIème siècle. La première fut, dit-on, interprétée par Guru Rimpoché lui-même. Entrée en lice de Dramitse Ngacham Dramitse Ngacham Dramitse NgachamDramitse Ngacham
Durant toutes les danses, il faut bien sur parler des "Atsara". Ces derniers sont des clowns qui, par leurs acrobaties, leurs pitreries et leurs propos parfois grivois, divertissent et amusent la foule lorsque les danses sont un peu longues. A Dramitse, il y a au moins 7 Atsara qui officient. Ils sont les seuls, bien sûr, à pouvoir rire de façon aussi irrévérencieuse de la religion et pendant la période du festival uniquement ! Hommes du peuple investis pour quelques jours d'une permissivité totale, ils permettent à une certaine contestation de se faire entendre dans un cadre établi, sans déranger l'ordre social et religieux. A bien des égards, ils rappellent les bouffons et les fous de notre Moyen-Age européen.Atsara préposé pour une fois à une tâche sérieuse, celle de remettre des écharpes
en soie aux danseurs du Ngacham Spectacle laïc avant la dernière danse du jour, le Peling Gingsum
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