Trésors du Mexique
Carnets de voyages - Amériques - Mexique - 22.02.2017
Une longue route nous conduit ce matin jusqu’au site El Tajin, situé dans l’état de Veracruz. Cet état doit être célèbre pour ses « gendarmes couchés »… nous passerons sur le corps d’au moins un régiment de ces structures en béton qui défoncent les amortisseurs !
Ceinturé de collines vert émeraude, El Tajin devait être magnifique à son apogée, lorsque les pyramides peintes en bleu vif et rouge vermillon s’élevaient des grandes places de la ville. L’uniformité, la densité de ses constructions, ses superbes bas-reliefs, ses niches uniques en leur genre et son décor tropical en font un site hors du commun, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
Pour comprendre le site, il faut d’abord se rendre au petit musée et observer la maquette des structures qui ont été dégagées à ce jour.
Dans le musée, la maquette d’El Tajin
En arrivant sur le site, nous entrons dans le quartier le plus ancien, le Grupo del Arroyo, datant du VIIème siècle. Quatre constructions pyramidales encadrent une grande place. Des petits groupes de niches et des frises géométriques annoncent le style local.
Arrivée au Grupo del Arroyo
L’une des quatre pyramides du Grupo del Arroyo
Le site d’El Tajin comporte un grand nombre de Juego de Pelota (jeu de balle), parfaitement conservés. Sur l’une de ces aires, il reste six panneaux décrivant les principaux mythes liés à ce jeu.
L’un des nombreux Juego de Pelota
Devant l’Edificio 5
Rafael a revêtu ses signes cabalistiques pour engranger le pouvoir cosmique de ce site,
entre autre son « pectoral » indien
L’un des panneaux explicatifs sur un côté d’une aire de jeu de balle. Remarquez au centre l’individu, maintenu dans le dos par un autre, et qui va être sacrifié !
Un autre panneau. Au centre, la représentation d’un plant de datura. Les futurs sacrifiés étaient certainement drogués avant d’aller vers l’au-delà !
Le dernier panneau explicatif, en arrière plan la pyramide des Niches, la pièce maitresse du site
La Pyramide des Niches est construite sur 6 niveaux. Ces 365 niches correspondent à une année solaire. L’intérieur de ces niches était peint en rouge avec un cadre bleu. Il faut d’ailleurs se représenter ce site entièrement couvert de stuc coloré…
La Pyramide des Niches
Reconstitution partielle du décor en stuc qui recouvrait l’ensemble des bâtiments
La grande place devant la pyramide des Niches
Pyramide des Niches et Edificio 12
Il faut s’imaginer le site avant sa découverte en 1785 par Diego Ruiz, l’ensemble était couvert par une végétation dense, comme ici, à l’arrière de cet édifice !
Vue d’ensemble du site El Tajin
Tajin, en langue totonaque, signifie la foudre ou le tonnerre, caprice climatique fréquent dans cette région tropicale. Le site a certainement vu le jour au VIIème siècle, et serait d’origine huaxtèque. Au Xème siècle, les Totonaques prennent le pouvoir et embellissent les constructions. Vers 1150, le déclin s’amorce et le site est abandonné ! Quelques siècles plus tard, les descendants de cette capitale abandonnée seront les premiers alliés des conquistadores. Ils voulaient prendre leur revanche sur les Aztèques qui les avaient réduits en quasi esclavage !
Autres pyramides sur le Tajin chico qui domine le site principal
Muraille du Gran Xicalcoliuhqui, une structure en forme de grecque qui s’enroule sur elle même
Une étrange fleur dans un arbre sur le site El Tajin
A la sortie du site, nous assistons à un spectacle de « voladores ». Au sommet d’un grand mât (autrefois un arbre), 4 cordes sont enroulées et 4 « voladores » se lancent dans les airs pour faire 13 révolutions avant de toucher le sol (13 X 4 = 52, soit le nombre d’années du siècle préhispanique). Au sommet du mât, un cinquième danseur accompagne cette course renversante, incarnation des rayons solaires venant féconder la Terre.
Les « voladores » se préparent
Danse au pied du mât
Préparatifs et exécution du saut des « voladores »
Les 4 « voladores » basculent tête en bas dans le vide
13 révolutions pour toucher le sol
Il ne reste plus que quelques dizaines de kilomètres (et quelques centaines de gendarmes couchés) avant d’arriver à la nuit à l’hôtel Cocoloco, un hébergement simple qui est tenu par un Suisse allemand, à l’humour parfois grinçant !
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