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Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Haute Route de Vilcanota et fête de Qollu Rit'y

Haute Route de Vilcanota et fête de Qollu Rit'y

Haute Route de Vilcanota et fête de Qollu Rit'y écrit par Julien FREIDEL :  Le Mag' de Tirawa

Carnet de voyage rédigé par Julien FREIDEL

Haute Route de Vilcanota et fête de Qollu Rit'y

- Haute Route de Vilcanota et fête de Qollu Rit'y -

Pérou, Amériques

Marche de rêveMarche de rêve Avec 2 cols et 1 sommet, tous à plus de 5000 m d'altitude, nos jambes gardent une certaine lourdeur ce matin du cocktail corsé ingurgité hier. Mais le panorama offert depuis notre camp est un tel enchantement que rapidement toute fatigue se dissipe. Nous sommes dans un paysage à la Samivel ! Face à nous un vaste plateau glaciaire se termine par une langue en forme de patte de lion et supporte 3 beaux sommets, parfaitement pyramidaux et d'altitude décroissante. 3 sommets et 1 glacier3 sommets et un glacierNous prenons notre temps ce matin, attendant que le soleil déglace l'atmosphère. Le programme s'annonce plus léger, avec un seul col d'altitude à débusquer, pour rejoindre la lagune Ccascana. Nous laissons Luis rassembler ses bêtes et s'en aller par un chemin facile installer le camp du soir. La journée sera aussi belle qu'hier mais plus courte comme si un grand ordonnateur était à la manoeuvre, distillant difficultés et douceurs dans un subtil équilibre. Nous gagnons une banquette herbeuse, en rive gauche du plateau glaciaire. Magnifique progression, sur cette avenue verte suspendue en plein ciel. Nous marchons face au Nevado Chumpe (6108 m) dans un décor pour photographes. Partout la vue est belle, entre blancheur immaculée des hautes montagnes glaciaires, bleu profond de la lagune Sibinacocha et violet des pentes minérales des sommets secondaires. Plein cadre sur la langue glaciairePlein cadre sur la langue glaciaireUne palette de couleurs sur les sommets rocheux de la CordillèreUne palette de couleurs sur les sommets rocheux de la CordillèreNous montons par plateaux successifs, à travers les pâturages piquetés de touffes d'ichus, la paille andine. Lorsque le glacier envahit tout l'espace, nous bifurquons dans un raide vallon donnant accès à un plateau suspendu. Contrairement à hier, de multiples passages sont possibles sur l'autre versant et des petits sommets peuvent être gravis au passage. Nous avisons une pente de neige, encore ferme à cette heure matinale, et gagnons facilement le col recherché, à 5350 m d'altitude. Longue pause pour profiter du panorama. L'ultime col original de notre haute routeL'ultime col original de notre haute routeUn immense rempart glaciaire est face à nous séparant notre Cordillère du bassin amazonien. Une enfilade de sommets, alignés comme des pénitents cascadent dans la vallée. A leurs pieds, un vaste glacier s'enroule en écharpe. Des voies évidentes d'ascension se dessinent sur certains sommets. Il ferait bon installer un camp pour gravir quelques-unes de ces cimes. L'un des nombreux sommets visibles depuis le colL'un des nombreux sommets visibles depuis le colAutre sommet depuis le colAutre sommet depuis le colNous démarrons une longue descente sur les flancs d'une moraine avant d'atteindre le plat de la vallée près de la lagune Ccascana. En chemin, nous apercevons une multitude de lagunes de taille et couleur très variables. Nous contournons un immense " bofedal ", la tourbière andine, pour atteindre notre camp installé au bord de la lagune. Au cours de la descente, entre glaciers et lagunesAu cours de la descente, entre glaciers et lagunesDescente vers la lagune Ccascana avec une calotte glaciaire en toile de fondDescente vers la lagune Ccascana avec une calotte glaciaire en toile de fondUn air d'Islande !Un air d'Islande !Depuis quelques jours, le temps tourne rapidement au cours de la journée. Un rouleau de nuages cache les sommets, le grésil se met à tomber et la température chute brusquement. A l'origine, nous souhaitions achever notre périple sur le versant Amazonien de la cordillère. Avec le mauvais temps qui s'installe, il nous parait plus sage de mettre un point final à notre ouverture ici et sortir des montagnes par le chemin classique. Nous passons l'après-midi en compagnie d'une femme sans âge, à la peau cuivrée et ridée qui vit seule dans une ferme d'alpage. Elle ne parle que quechua, la langue indienne au Pérou. La discussion s'engage par le truchement de Luis. Il nous faudra 3 jours de marche forcée pour atteindre le village d'Upis, point final de cette magnifique aventure. Ce n'est que le dernier soir, au pied du versant ouest de l'Ausangate, que nous croiserons nos premiers voyageurs. Après tant de jours passés dans la solitude des montagnes, cette rencontre nous saisit de surprise. Et puis, quel contraste de moyens entre notre équipage, réduit et léger, parfait pour se déplacer rapidement et ces caravanes opulentes, chargées de matériel et de victuailles pour assurer le confort et le plaisir des touristes. La lagune Sibinacocha et le Cerro YayamariLa lagune Sibinacocha et le Cerro YayamariLa lagune SibinacochaLa lagune SibinacochaFourbus par notre séjour en altitude et les tours et détours que toute recherche exige, nous rejoignons Cusco, l'ancienne capitale de l'Empire Inca. Autour d'un Pisco Sour, le délicieux apéritif local et avec l'Ausangate qui nous fait un dernier clin d'oeil, nous pouvons savourer ce nouveau chemin ouvert, cette grande traversée d'altitude que désormais nous pouvons vous proposer. Alors à bientôt dans les grands espaces de la Cordillère de Vilcanota. De retour sur le chemin classique au pied du versant ouest de l'AusangateDe retour sur le chemin classique au pied du versant ouest de l'Ausangate

 

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