Voyage au Tibet millénaire
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Tibet - 07.01.2015
Combien de fois étais-je passé au bord du lac Yamdrok dont les eaux limpides sont dominées par de beaux sommets enneigés ? Une vingtaine de fois, peut-être... Mais, grande première, nous avions cette fois une demi-journée de navigation au programme ! Une "croisière" sur un lac à plus de 4000 mètres d'altitude. Bon évidemment, le bateau n'avait rien à voir avec un quelconque 5* qui sillonne les bords de la Méditerranée. Plus modeste, dirons-nous ! Certes, pas de cabines, pas de restaurant à bord, deux matelots et dix passagers maximum... Pour être franc, notre paquebot tenait plutôt du rafiot... Mais quelle expérience ! Un véritable régal.Le lac Yamdrok Le lac Yamdrok est de grande taille et s'insinue entre de nombreuses montagnes un peu à la manière des fjords. On ne sait jamais bien où en sont les limites. Les eaux du lac sont superbes, oscillant du vert émeraude au bleu turquoise... Et, en ce mois de juin, ce qui est plus beau encore, ce sont les milliers d'oiseaux qui viennent nicher sur l'île de Sido. Migrateurs pour la plupart comme ces oies à tête barrée arrivant du Tibet, les oiseaux vont rester là pour trois ou quatre mois avant de poursuivre leur voyage ; le temps de la nidification... Oies à tête barréeC'est un spectacle unique de voir tous ces oiseaux qui criaillent et cacardent, sifflent, nasillent ou cancanent en prenant leur envol ou se posant sur le lac... Un vrai tohu-bohu d'anatidés en goguette ! Après cette excursion qui occupe magnifiquement notre matinée, nous regagnons les rives pour un pique-nique bien mérité. La navigation, ça creuse... Un vieux berger vient nous saluer. Tout en filant sa laine, il nous pose quelques questions sur notre voyage... Il est surpris de voir parfois des avions dans le ciel et se demande comment ces " gros oiseaux de fer " tiennent en l'air sans battre des ailes... C'est une bonne question ! Il nous reste environ 3 heures de route le long du lac pour rejoindre le monastère de Samding perché au sommet d'une colline. Le chemin est de toute beauté offrant de nombreuses vues imprenables sur le lac Yamdrok. En fin de journée, nous atteignons Samding. Ce monastère n'est pas très connu ; c'est pourtant un haut lieu de la culture tibétaine. Il fut fondé au XVe siècle et abrite les incarnations de Dorje Phagmo, la "déesse à la tête de cochon"... Les maîtres spirituels qui se sont succédé dans ce lieu sont donc toutes des femmes... Des abbesses ! C'est un fait assez rare au Tibet pour être souligné. Le monastère de Samding Depuis le monastère, les neiges du Kula Kangri (7554 m) et la frontière du Bhout se dessinent à l'horizon. Au coucher et au lever du soleil, le spectacle est unique.
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