Le Tibet avec Trek Mag
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Tibet - 06.05.2011
Ce matin, réveil matinal (6h) pour assister au lever du soleil sur Sakya avec ses monastères et maisons parsemés sur la colline. Il fait encore nuit quand nous nous engageons dans les rues du village endormi. A 4400 m, nous parvenons aux ruines de l'ancien monastère découvert la veille, posté au sommet de la colline. Soudain, le soleil éclaire les cimes d'en face, une par une, avant d'embraser les villages gris-bleutés de la plaine. La lumière est pure et les fortifications du monastère se détachent avec contraste dans le ciel. Après cette marche vivifiante, le petit déjeuner n'a qu'une meilleure saveur ! Le monastère principal de Sakya, épargné par la Révolution Culturelle, peut-être de par ses origines mongoles et ses liens avec la dynastie chinoise des Yuan, ne ressemble à aucun de ceux visités jusque là... Son originalité vient de son grand mur d'enceinte carré et de sa couleur grise, rayée de bandes verticales blanches et ocre, propres à l'école Sakyapa. Ocre-orangé pour Manjusri, bleu-gris pour Vajrapani, blanc pour Avalokiteshvara Dans la cour baignée de soleil, un vieux pèlerin jette des branches de genévrier dans le four à fumigation central. Les fumées qui s'en dégagent enveloppent moines et pèlerins qui franchissent le seuil du temple et qui, suivant un corridor de moulins à prières qu'ils mettent pieusement en mouvement, se dirigent vers la salle d'assemblée au plafond soutenu par des piliers de bois monumentaux. La lumière qui filtre des hautes fenêtres éclaire des morceaux choisis de cette remarquable pièce : cloches rituelles, feuillets à prières, théières en cuivre ouvragées, bas-reliefs de statues de bronze fixées sur les piliers... Un moine souffle dans une conque et bénit des offrandes faites par les pèlerins. A l'arrière de cette salle monumentale se trouve une non moins monumentale bibliothèque, pièce obscure qui coure sur toute la longueur du temple et qui renferme de grandes richesses : 20 000 volumes sur des rayonnages en bois... Ce sont des ouvrages d'enseignements du Bouddha, de volumes traitant de religion mais aussi d'astrologie, d'histoire, de mathématiques et de médecine et datant des XIIIe et XIVe siècles. Ici est stockée une importante mémoire bouddhiste qui sera préservée encore longtemps, nous l'espérons. Les Tibétains sont de redoutables commerçants et, à la sortie du monastère, nous nous laissons attirer par un étal joliment achalandé d'objets en tout genre : vieux pots à chang, statuettes de Bouddhas, cymbales, barrettes en fer ciselées de motifs décoratifs servant à attacher les lourds châles en laine des belles Tibétaines... Dans la matinée, nous quittons Sakya pour Shegar. Peu à peu, nous nous rapprochons de l'Everest et grapillons des mètres d'altitude supplémentaires. Shegar possède un très beau monastère accroché au flanc d'une colline surplombant le village et habité par une communauté de jeunes moines joueurs et rieurs. Ils nous font visiter leur lieu de vie de fond en comble, de la salle d'assemblée à celle réservée à certains enseignements tantriques spéciaux, en passant par la cuisine éclairée d'une lumière à la Rembrandt... La vue sur le village est superbe, même des toilettes installées en plein air. De quoi être divinement inspiré ! En amont du monastère et des habitations des moines se trouvent les ruines des fortifications qui encerclaient, jadis, cet ensemble. Le mur d'enceinte court sur l'échine rocheuse de la colline en se confondant avec elle. Nous sommes à 4400 m et c'est notre dernière nuit à l'hôtel avant la vie de camp. Demain, nous toucherons à l'un des buts de ce voyage, l'Everest...
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