Horizon : Le Mag' de Tirawa

Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Le Tibet avec Trek Mag

Le Tibet avec Trek Mag

Le Tibet avec Trek Mag écrit par Robert DOMPNIER :  Le Mag' de Tirawa

Carnet de voyage rédigé par Robert DOMPNIER

Le Tibet avec Trek Mag

- Le Tibet avec Trek Mag -

Tibet, Asie Pacifique

En guise de conclusion Pour conclure la narration de ce séjour au Tibet, en en retenant les "idées-forces", il conviendrait de laisser le temps faire son oeuvre de décantation des sensations et impressions... Tentons l'exercice sans ce recul...

 

De ces 24 jours de voyage, les conclusions sont classées en trois chapitres : le Tibet, la montagne et le groupe.

 

LE TIBET

Nous avons eu la chance, rare, d'être initiés à la culture tibétaine et au bouddhisme dont elle est inséparable par un éminent spécialiste dans ce domaine, Robert Dompnier. L'histoire de cet immense Pays des Neiges et de ses hauts plateaux balayés par le vent, la longue liste de ses rois et dalaï-lamas, le mode de vie de ses nomades, ses villages, tout cela nous a été conté avec compétence et passion par Robert... Et, bien sûr aussi, le bouddhisme de ce pays, avec son histoire depuis la naissance de Bouddha jusqu'à nos jours, avec sa multitude de figures, ses idées profondes, puissantes, parfois mystérieuses à nos esprits d'occidentaux. Mais nous avons aussi constaté que, aujourd'hui à Lhassa, les pèlerins à la fois inébranlable côtoient les grandes avenues à jets d'eau colorés et les internationales enseignes néon ; le vieux quartier historique, ou plus exactement ce qu'il en reste, est cerné par les grands immeubles de l'administration centrale... Dans quelques courtes décennies, que restera-t-il de cet immense héritage, de la langue et de l'écriture, de cette culture façonnée par le relief et le climat uniques de ces hauts plateaux ? Le Potala, ancien centre nerveux de cette culture, n'est plus qu'un musée mort ; sur les enseignes, l'écriture tibétaine n'apparaît plus qu'au second plan ; les prosternations des pèlerins gêneraient presque les gros 4x4 des hauts fonctionnaires... Des belles routes, des ponts, des gares ultra-modernes (mieux encore que celles de notre TGV), de grands immeubles, le béton pousse partout. Voilà Lhassa aujourd'hui...

 

LA MONTAGNE

Vivre deux semaines entre 4500 et 5500m d'altitude, avec une pointe à 6000 mètres, n'est pas chose facile pour des gens de "plats pays" non initiés. Les paysages somptueux, les larges vallées et plateaux de pierres, parcourus de torrents bordés de prairie rase, avec en toile de fond la formidable barrière blanche des hauts sommets himalayens, la fascination devant le yack, animal emblématique de ce pays, tout cela paraît facile à vivre. Mais l'altitude nous ramène vite à la réalité et progresser de mille mètres jusque vers une altitude de 6000 m ne se fait qu'au prix de la maîtrise consciente du rythme cardiaque et de la vitesse de progression. Nous avons approché de près, par leur face nord, trois des quatorze sommets de plus de 8000 m de la planète : Everest, Cho Oyu, Shisapangma. Mais ces paysages déserts, grandioses, infinis, sont aujourd'hui, eux aussi menacés. Le prédateur malfaisant de la Terre (l'homme) veut même s'approprier chaque recoin désert, à coups de béton, de bitume, de poteaux et pylônes... Un sommet  dans le genre va bientôt être atteint au Mont Kailash, bien sacré par excellence : une route goudronnée déjà en construction en fera le tour, avec hôtels de luxe. Le sacré n'existe plus, seul compte le profit à court terme. Le prédateur a entamé son autodestruction...

 

LE GROUPE

Comme un séjour dans le désert, la haute altitude est un révélateur de notre personnalité profonde. Cela conduit forcément à des surprises et les incompréhensions s'étalent au grand jour. La Nature est simple, l'Homme est complexe et compliqué, les relations humaines sont parmi les choses les plus difficiles à comprendre... Il restera quand même de ce séjour des liens forts et la découverte de compagnons de voyage, avec leur parcours, leurs motivations, leur ouverture vers les autres. En conclusion de la conclusion, il est certainement beau et bon de terminer par cette pensée de Milarepa, poète et philosophe tibétain du XIème siècle : "Dans les déserts de pierres de ces hautes contrées, il existe un étrange marché : on peut y troquer le tourbillon de la vie contre une sagesse / béatitude sans limites". Mais cela est-il encore vrai aujourd'hui ? Bernard Nouvel

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