Le Tibet avec Trek Mag
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Tibet - 06.05.2011
Il y a des images qu'on aimerait imprimer pour toujours sur sa rétineLa vision d'aujourd'hui, à 6h du matin, en fait partie. Je dézippe le auvent de notre tente dôme jaune-canari quand soudain je suis frappée par la pureté de l'Everest, que la nuit nous rend après 8 heures d'obscurité divinement étoilée. Le blanc de ses pentes n'a rien à envier aux plus beaux Vermeer... C'est un blanc mat et lumineux en cette heure matinale, qui contraste avec les arêtes et le sommet, noirs et acérés. Chaque détail du profil de cette montagne mythique peut être décortiqué par nos yeux d'amateurs amoureux de montagne, maintenant que le ciel est pur. Des expéditions sont peut-être sur ses pentes ? Voyant la neige voler autour de la pointe sommitale, Gisèle et moi ne manquons pas d'avoir une pensée pour elles. Le premier rayon, rose, vient d'ailleurs frapper ce point culminant qui captera toujours le premier la lumière, fier de ses 8848m. On peut comprendre la passion de certains alpinistes pour cette montagne, qui, de son coté nord, domine la vallée de Rongbuk et son célèbre stupa blanc qui offre, il est vrai, une image de carte postale. Hier soir, quand nous sommes arrivés, la magie a opéré pour nous aussi. Sous la lumière du soleil couchant, nous étions tous alignés derrière nos tentes plantées sous ce grand stupa, dans l'attente que le sommet se dégage de sa gangue de nuages ; soudain, les nuages se sont effilochés et la face est apparue entière... Nous sommes tous retombés en enfance à cet instant. Couleurs jaune et rose se sont succédées sur cette montagne sacrée, avant que le blanc ne l'enveloppe totalement pour une nuit qui a du être glaciale sur ses pentes. Les autorités chinoises peuvent nous interdire le camp de base avancé mais, cette vision, ils ne peuvent pas nous l'enlever. Nous démarrons le trek très tard, c'est-à-dire vers 13h30. Peu importe, je marche, affublée de ma garde robe préférée : sac, bâtons, chaussures de rando, lunettes... J'avais les jambes qui s'impatientaient... Une très longue marche nous emmène à un col à 5350 m. Le soleil nous taquine en nous tapant très fort sur la tête : "partir si tard !!!" dit-il. Puis, c'est le vent qui s'en mêle et les six heures de marche sont assez éprouvantes pour certains. Nous arrivons vers 19h au milieu de nulle part et retrouvons les voitures et le camp installés. Le vent semble s'être encore amplifié ! On dit qu'il rend fou ; en tout cas, il épuise ! Ce soir, nous ne sommes que deux ou trois à avoir de l'appétit et je suis dans ce lot. Vers 21h, nous regagnons nos tentes respectives pour les bras de Morphée. J'aime cette bonne fatigue due à la marche. Qu'il est bon de s'enfoncer dans mon duvet et me dire que je dors à 4900 m ! Finalement, Robert et son équipe à Lhassa ont imaginé un itinéraire de remplacement suite à l'annulation de notre autorisation du camp de base avancé de l'Everest. Nous ferons en sens inverse le trek initialement prévu et, de Langkor, nous irons faire un sommet de 6000 m dans le massif des Lapchi Kangs. Ce n'est peut-être pas si mal !
En relation avec cet article
- ça serait dommage de passer à côté... -
- Tous nos circuits -
- À découvrir dans le mag' -
- Nos départs garantis -