Horizon : Le Mag' de Tirawa

Le Mag' de Tirawa : Carnet de voyage - Du Kruger au Cap de Bonne Espérance

Du Kruger au Cap de Bonne Espérance

Du Kruger au Cap de Bonne Espérance écrit par François TINARD :  Le Mag' de Tirawa

Carnet de voyage rédigé par François TINARD

Du Kruger au Cap de Bonne Espérance

- Du Kruger au Cap de Bonne Espérance -

Afrique du Sud, Afrique

Eveil enchanteur dans notre lodge, le petit-déjeuner est servi dans un cadre idyllique sur la terrasse supérieure de l’hébergement, moment magique que n’aurait pas renié Walt Disney : le doux chant des oiseaux réhaussé de bourdonnements d’abeilles nous servent une mélodie enchanteresse tandis que nos regards se perdent dans les plaines de la réserve. Rien que pour la vue, ce séjour reste un souvenir mémorable ! Abondamment restaurés, nous pouvons poursuivre notre route à travers le Eswatini, traversant les paysages de campagne et une atmosphère bucolique. Petit stop sur la route dans une ferme spécialisée dans les produits dérivés de l’ananas, une culture importante de la région et dont les plantations encore éparses se font plus intensives une fois la frontière avec l’Afrique du Sud franchi. Le passage de frontière s’effectue à nouveau sans aucun problème et nous continuons nos aventures pour rejoindre l’école des guides de safari de Bhéjane, notre prochaine résidence pour les deux nuitées à venir. Nouvelle halte en chemin, cette fois dans une ferme productrice de Biltong, une spécialité locale, de la viande séchée avec différents aromates selon les goûts : koudou, nyala, phacochère, c’est un moment plutôt étonnant puisque chacun est à même de constater que la vie de la brousse s’invite dans nos assiettes. Similaire à ce que nous pouvons connaitre comme viande des grisons, c’est un met délicieux que les locaux savourent à toute heure.


Nous arrivons à la nuit tombante à Bhéjane, une nouvelle étape exceptionnelle dans notre périple. Nos logements sont situés dans un lodge à quelques minutes à pied seulement de l’école, de vastes villas avec piscine privée, un luxe totalement inespéré dans un tel environnement. Nous posons rapidement nos valises et rejoignons à pied nos hôtes, de futurs guides de safari, l’occasion de croiser quelques animaux en chemin : l’école se trouve en plein cœur de différentes réserves privées et de zones de conservation, une ambiance unique qui séduit instantanément tous les membres de l’équipe. Ici, il n’y a pas de touristes, nous sommes les invités privilégiés de l’école où notre guide Amira a fait ses armes. Autour d’un feu réconfortant, nous faisons immédiatement connaissance avec Adrian, Kyle et Tara, nos anges gardiens attitrés, totalement dévoués à faire de notre séjour une expérience inoubliable. Les échanges sont très spontanés et naturels avec nos nouveaux amis Sud-Africains, chacun sent la chance de vivre un moment hors du temps où seul le contact avec la nature a de l’importance. Un dégradé de rouge et orange accompagne cette fin de journée, un coucher de soleil splendide nous accompagne pendant le repas avant de regagner nos pénates pour une bonne nuit de repos.

 

Pas le temps de trainer ce matin, nous levons le camp de bonne heure pour une journée complète de safari dans la réserve de Bonamanzi, en voiture le matin puis à pied. Le soleil se lève à peine quand nous embarquons dans le véhicule ouvert, roulant dans la fraicheur matinale à travers les immenses champs d’ananas pour rallier l’entrée de la réserve. Au programme ce matin, toutes les sortes d’antilopes existantes dans cette région du KwaZulu Natal, des buffles intimidants (ce sont eux les animaux les plus dangereux de la brousse, froid et imprévisible), des gnous, des zèbres et une quantité inimaginable d’oiseaux de toutes les couleurs et de toutes les formes. A l’inverse du Parc National Kruger où les safaris peuvent apparaitre comme robotiques, ici le seul mot d’ordre est carpe diem. Et nous profitons de chaque instant à sa juste valeur, le luxe d’avoir le temps de photographier, d’observer, d’échanger et de rires aux vues du comportement de certains animaux. Pour accompagner ce luxe, Amira est avec nous évidemment, épaulée par 3 autres guides en devenir de l’école. A leurs côtés, l’expérience safari prend tout son sens, chacun se prend au jeu, analyse les traces et leurs directions, les crottes, les odeurs et nous traquons du regard chaque mouvement, chaque soubresaut du bush. Il est absolument certain à ce stade, que sans eux, nous n’aurions pas pu observer ne serait-ce que la moitié des espèces vues ce jour. Le pique-nique s’organise autour d’une petite retenue d’eau, un spot idéal pour allier la restauration de nos estomacs à l’observation de la vie sauvage. Au menu ce midi, le fameux biltong et des sandwichs tandis qu’un martin-pêcheur fait le show devant nos yeux.

 

Défi du regard avec un buffle
Défi du regard avec un buffle
Lagune pour le pique nique
Lagune pour le pique nique

 

Après le repas, nous sommes conviés à une balade digestive pour s’adonner au must de la brousse, le safari à pied. Pour l’occasion, et notre sécurité, les guides ont sorti leur fusil, et nous partons arpenter la savane avec cette délicieuse sensation d’être seuls au monde. Sur le chemin du retour, on peut néanmoins sentir une légère déception dans le groupe : malgré les déjections et traces d’éléphants observées, aucun visu sur le pachyderme. La déception s’envole à quelques dizaines de mètres seulement de la sortie de la réserve, au détour d’un virage. En plein milieu de la piste, alors que les parois impénétrables du bush laissent peu d’espoir à l’apparition d’un animal, un jeune éléphant et un adulte déambulent paisiblement, sans un bruit. Emerveillement dans le groupe et chez les guides, nous assistons à une belle démonstration du comportement de l’éléphant. Le jeune, sans peur ni crainte cherche à nous impressionner, tout en prenant soin de rester à bonne distance de notre véhicule. Soudain l’éléphant le plus âgé décide d’enseigner la bonne manière de faire en se mettant en travers de la route, toutes oreilles dehors, queue et trompe dressées en guise d’avertissement. Les guides décident de faire demi-tour immédiatement pour laisser suffisamment d’espace à l’animal et éviter l’escalade.

 

A pied dans le bush
Safari à pied avec les guides de lécole Bhéjane
Forêt de Fever Tree
Forêt de Fever Tree 
 
Zèbres dans le bush de Bonamanzi Reserve
Zèbres dans le bush de Bonamanzi Reserve 
A pied dans le bush
A pied dans le bush
Dernier avertissement, l'éléphant barre la route
Dernier avertissement, l'éléphant barre la route


De retour à l’école, au coin du feu, les histoires sont nombreuses et les étudiants ont tous les yeux qui brillent à l’énoncé de notre journée : même si le rhinocéros n’a pas daigné pointer le bout de sa corne, nous comprenons à cet instant que dans le bush, nombreux sont ceux à encore espérer voir tel ou tel animal. Certains passent même des années sans voir une espèce que nous avons eu la chance d’admirer, la chance du débutant certainement.

 

Dernière matinée pour nous à l’école des guides de Bhéjane, nous sommes accueillis dans le réfectoire par deux adorables phacochères qui s’amusent au petit matin. Puis après un court transfert en voiture, nous mettons pied à terre pour entamer une belle promenade aux premières lueurs du soleil dans un centre de conservation des espèces sauvages. Entourés de 5 guides (!) de l’école, nous parcourons un large sentier pour faire le tour d’une vaste étendue d’eau, propice à la découverte de la faune sauvage. La quantité d’oiseaux observés est incroyable, nos amis à plumes se sont donnés rendez-vous pour un splendide ballet : martin-pêcheur, grue, héron, spatule, rapace sont les principaux protagonistes de cette pièce naturelle. Nous apercevons aussi quelques mammifères et reptiles, notamment de gros crocodiles, immobiles dans les roseaux, en train de recharger les batteries au soleil. 

 

Phacophère membre des Ugly Five
Phacophère membre des Ugly Five


En fin de matinée, adieux faits aux membres de l’école, nous reprenons la route, toujours plus au Sud pour atteindre la petite ville balnéaire de Saint Lucia. Surprise à l’arrivée puisque la pluie s’invite dans notre séjour, une phénomène climatique rare en plein hiver austral. Nous prenons possession de notre guesthouse avant de rejoindre la rue principale de Saint Lucia pour découvrir la ville et ses boutiques d’artisans. C’est une étape incontournable lors d’une première découverte de l’Afrique du Sud, un contraste évident avec le Kruger et surtout, la ville est voisine de deux parcs exceptionnels à savoir Isimangaliso et Hluhluwe. Malheureusement pour notre groupe, la pluie redouble d’intensité et c’est désormais une averse toute tropicale qui accompagne nos pas. La bonne humeur est toujours là, Romane se lance dans un challenge personnel et décide de sauter à pied joint dans un maximum de flaques… mouillée pour mouillée, autant en profiter ! 


La journée se termine au sec, dans un excellent restaurant avant de prendre part à un safari « urbain » dans les rues de Saint Lucia, à la recherche d’un voisin envahissant, l’hippopotame. La nuit venue, l’imposante bête sort des cours d’eau bordant Saint Lucia pour investir la ville et déguster les espaces verts : un service de voierie atypique que nous admirons depuis la voiture. Habitués des lieux, les hippopotames font office de tondeuses à gazon et laissent derrière eux des pelouses impeccablement coupées.

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