Du Nord au Sud
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Vietnam - 23.04.2011
Ronan étant souvent par monts et par vaux, à la recherche de nouveaux secteurs encore inconnus, avait rencontré il y a quelque temps Jaime Armenteros, responsable d'un projet de développement financé par l'état espagnol au Vietnam. Ce projet concerne une zone où le gouvernement vietnamien avait décidé de créer une réserve naturelle, laissant un peu les habitants du secteur devant une nouvelle contrainte (pas le droit de toucher à la forêt entre autre) mais sans réelles compensations. L'action dirigée par Jaime, qui s'étale sur une période de cinq ans, est donc d'aider les populations locales, qui pour une fois est constitué en majorité de représentants de la minorité Muong, à trouver des solutions de viabilité face à ces nouvelles règles. Ainsi l'organisation espagnole a axé son aide sur le développement des techniques agricoles (plantations, élevage) et sur des projets à vocation touristiques. C'est donc sous cette casquette que Jaime et son équipe locale nous accueille à l'entrée du parc naturel. La zone dans laquelle travaille l'équipe de Jaime est à cheval sur les trois provinces de Ninh Binh, Thanh Hoa et Hoa Binh, formant un grand rectangle de 80 kilomètres de longueur sur 20 de largeur. La minorité Muong, estimée à 14 000 personnes, constitue la majorité de la population locale. L'influence restreinte extérieure (difficulté d'accès) a laissé cette zone encore dans un développement traditionnel, sans trop d'apports extérieurs. Ainsi l'architecture, les tenues vestimentaires, les manières de cultiver les champs, les structures sociales, l'artisanat sont restés en l'état. Pour la partie liée au développement touristique, Jaime et son équipe ont crée des maisons d'hôtes (en formant les futurs "aubergistes" aux contraintes liées à l'accueil d'étrangers sous leurs toits), ont ouvert des sentiers, ont disposé en différents endroits des panneaux explicatifs sur la faune et la flore, ont sensibilisé les habitants à l'écologie et à la gestion des déchets. Par une piste difficile, nous parvenons au village de Mu, qu'un guide local nous fait visiter. Un sentier aménagé nous conduit ensuite à la magnifique cascade de Mu, puis à travers rizières et champs cultivés jusqu'au fond de la vallée. Une belle marche de deux heures nous amènera enfin devant une maison d'hôtes où nous passerons la nuit. Sous cette maison d'hôtes, le torrent (issu de la cascade de Mu) nous offre un bain rafraichissant et reposant. Dans la maison, la maîtresse des lieux s'affaire pour le repas puis Jaime et son équipe ont un long conciliabule avec les habitants du village. Au programme du jour, un point sur l'élevage des cochons et un autre sur les prochains cours d'anglais qui sont dispensés chaque semaine dans la vallée. Un succulent repas, fait comme à l'accoutumée d'une succession de petits plats, vient rassasier nos estomacs et l'alcool de riz, toujours distribué généreusement dans ce genre de situation, contribue à une bonne ambiance. Nous remarquons ensuite une agitation anormale autour de la maison, et peu à peu nous voyons arriver à l'étage des femmes en habits traditionnels. Notre hôte nous a concocté un petit spectacle impromptu de chants et de danses Muongs. Le spectacle fut grandiose, plein de charme et de délicatesse. Et pour clore la soirée, notre hôte a aussi prévu un "Ruou Can", sorte de mixture à base d'alcool, de miel, d'épices que l'on boit en groupe avec des pailles en bambou piquées dans la jarre qui contient le breuvage. Il ne reste ensuite plus qu'à transformer la grande pièce commune en dortoir.
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