Voyage au Ladakh, Samsãra ladakhi
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Inde - 26.06.2015
Grand beau au réveil, la campagne est sereine et les paysans vaquent à leurs occupations diverses et variées. Les sommets, tout proches, ont encore poudré cette nuit. Nous finissons la descente vers Karu, au bord de l'Indus, que nous traversons un peu plus en amont à Ubshi. Inévitables contrôles militaires. De l'autre côté, nous rattaquons la montée. Passons à Gya, 4050 m, le plus vieux village du Ladakh avant de faire une pause-thé à Rumtse. Un groupe de motards locaux essaie de se réchauffer un peu devant un thé massala (thé au lait avec des épices, cardamome, girofle, sucré ou salé). Il fait un temps superbe et la route est, une fois de plus, magnifique : nous remontons une interminable vallée glaciaire avec des plissements torturés et des cheminées de fées. Drôle de sandwich géologique ; car, entre des couches de roches dures, on peut voir des couches de gravier... et tout est quasi vertical ! Nous montons jusqu'au col Tanglang-La, à 5350 m. Comme toujours, au sommet, il y a un chorten, petite stupa, décoré de milliers de drapeaux à prière. Attention à le contourner dans le bon sens, il faut toujours l'avoir à sa droite ... Ici, nous entrons dans le Changtang. Contrairement au précédent col, le Chang-La, il n'y a quasiment personne... La raison ? Je l'ignore, cette route est encore plus belle que l'autre... probablement moins célèbre à cause de ses seulement quarante mètres d'altitude en moins... Longue descente vers le Tso Kar, un lac salé, où nous faisons la pause-déjeuner. Devant nos yeux, un paysage immense et désert. Auparavant, les nomades récoltaient ici du sel qu'ils allaient troquer dans la vallée contre de l'orge. Une inévitable visite au petit monastère local, le Polo Kong Ka, à 4976 m, d'où la vue semble infinie. Les seuls endroits où j'ai eu auparavant une telle impression d'immensité déserte sont la Patagonie et l'Altiplano andin... Les grands monastères sont superbes, certes ; mais j'avoue avoir un faible pour les tout petits... Ceux-ci sont très émouvants, calmes et très simples. Passons ensuite vers des sources chaudes et sulfureuses, au salar de Puca... ça n'y sent pas très bon, mais c'est magnifique, les sommets alentours dépassent 6500 m ; quant à la piste, c'est de pire en pire ! Nous arrivons assez tard au Tso Moriri. Le Tsomoriri ou Lac Moriri (tso signifiant lac) est à l'altitude de 4538 m ; c'est le plus haut et le plus vaste lac de la région. Il est d'un bleu très méditerranéen. Le lac est alimenté par des sources légèrement saumâtres ainsi que par la fonte des neiges des montagnes du plateau du Changthang. L'eau entre dans le lac en deux courants principaux, l'un au nord, l'autre au sud-ouest. Les deux forment des marécages à leur entrée dans le lac. Il y avait une évacuation d'eau au sud mais elle est maintenant bouchée. Il en résulte que l'eau devient de plus en plus salée puisque l'eau s'élimine par évaporation mais pas le sel. Nous y arrivons au terme de la piste quasiment à la nuit. Notre logement de ce soir est un camp fixe situé à 4558 m à une centaine de mètres du village de Korzok qui s'affiche comme le plus haut du monde. Nous n'avions jamais dormi aussi haut ! Nous y passerons deux nuits. Un peu cassés par les cahots de la piste, nous mangeons rapidement et allons nous glisser sous les couvertures après avoir pris nos bouillottes et notre seau d'eau chaude pour se laver un peu de la poussière de la piste... et, si on garde bien les bouillottes dans le lit, l'eau y sera encore tiède pour la toilette du matin... c'est pas beau ça madame ? Presqu'aussi bien qu'au Club Med !
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