Du Simien à la mer Rouge
Carnets de voyages - Afrique - Éthiopie - 20.12.2013
Avant que les pistes ne sillonnent ces immensités perdues, la piste qui suivait l'Oued Kalou, entre Gaggadé et le lac Assal, était l'un des passages que les trafiquants d'armes, les marchands d'esclaves et autres caravanes de sel empruntaient. Ce matin, nous suivons leur trace... Après une approche en 4x4 de près de deux heures, nous sommes un peu dans l'expectative de ce que nous allons trouver ... Joseph Kessel, l'un des écrivains qui est passé par là, décrit l'oued comme " des gorges sculptées par les démons "car" si mince et si profond que le ciel coulait entre les hautes parois sombres comme un filet bleu" et percé de "grottes secrètes dont les orifices soufflaient une haleine de soufre". Tout cela en impose... Comme beaucoup d'écrivains, Kessel avait certainement une imagination un peu excessive ! Bref, à pied d'oeuvre, nous tombons sur un guide qui se met en tête de nous faire grimper tout d'abord à travers des blocs instables vers le sommet d'une colline. Se ravisant bientôt, il nous fait redescendre par le même chemin pour emprunter le lit de l'oued. Son incertitude ne manque pas, naturellement, de me mettre dans une colère où les noms d'oiseaux fusent. A cela, il me répond avec un flegme tout britannique qu'il y a plusieurs chemins pour rejoindre le lac Assal. Finalement, nous suivons le seul chemin qui semble évident ! Partant d'une altitude de 40 mètres, il se termine cinq heures plus tard devant la banquise de sel du lac Assal, à 157 mètres sous le niveau de la mer (le point le plus bas de l'Afrique). Gaggadé, point de départ pour la descente de l'oued KalouSpectatrices le long du sentier Pour définir cette descente, une seule idée nous vient à l'esprit : torride ! Nous sommes bien dans le pays du Diable ; il doit se cacher juste sous nos pieds. Aussi, afin d'adoucir ce supplice, un membre du groupe (dont nous tairons le nom...) tente de tricher en empruntant le dos d'un dromadaire... Mais l'inconfort total de ce moyen de transport est tel, qu'il préfère finalement remettre pied à terre au bout de quelques centaines de mètres. A peine descendu de son piédestal, l'individu aurait même déclaré qu'il préférait plutôt finir sur les coudes et les genoux ... que sur le dos de ce satané animal ! En flagrant délit de tricheLa dernière heure de marche se fait en vue de la banquise de sel du lac Assal. Cela remet d'un seul coup du baume au coeur aux marcheurs assommés de soleil.Fin du trek sur la banquise de sel du lac AssalFin du trek sur la banquise de sel du lac AssalJeux de formes et de lumière sur la banquise de sel A travers des infiltrations souterraines, lac d'Assal est en contact avec le golfe de Tadjourah, créant ainsi une concentration extrême de la salinité du lieu (340 grammes de sel par litre). Cette banquise de sel, exploitée maintenant de manière industrielle entraine une diminution des caravanes traditionnelles ; celles-ci ne sont plus qu'anecdotiques ! La limite entre la banquise et la merCe soir, retour à notre camp venté sur les bords du Ghoubet.
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