Volcans de feu et splendeurs Mayas
Regards de voyageurs - Amériques - Guatemala - 13.05.2011
Avant le petit déjeuner, prévu à 7 heures, je traverse le parc de l'hôtel jusqu'au bord du lac Atitlan aux eaux bleues, frémissantes, sous un ciel bleu également. Chantal et Richard sont déjà là et font des photos. Ils me proposent de me prendre sur la petite jetée en bois. Devant nous, le volcan San Pedro dont le sommet disparaît sous une petite calotte nuageuse. Peut-être a-t-il omis d'ôter son bonnet de nuit. Demain matin, aurons-nous à traverser cette nuée blanche pour arriver là-haut ? Par contre, une certitude, nous marcherons à l'ombre, une forêt recouvrant les pentes du volcan. Sur la gauche, d'abord une petite taupinière, vu la taille modeste, en comparaison avec ses deux voisins, le Cerro de Oro. Et, le dominant le Toliman, masquant en partie l'Atitlan. Voici la vue magnifique qui s'offre à notre regard. De plus, sur une terrasse proche, quelques palmiers apportent une note exotique à l'enchantement. Tout cela réjouit le coeur, de bon matin. Nous prenons le petit déjeuner, seuls dans une grande salle. Puis nous nous dirigeons vers l'embarcadère. Mario se chargera de nos bagages et nous le retrouverons au cours de l'après-midi. Presque aussitôt accoste un petit bateau à moteur. Nous montons à bord et quittons Panajachel pour une courte traversée le long de la rive nord du lac jusqu'au village de Santa Cruz la Laguna. Deux policiers du service de la Sécurité au Tourisme vont nous accompagner une partie de la matinée. En effet, par le passé, des touristes ont été victimes d'attaque à main armée. Mes amis Marie-Odile et Alain en ont fait la triste expérience en 2006. Alors qu'ils venaient du Mexique et se dirigeaient vers Huehuetenango, le véhicule qui transportait le groupe a été pris en sandwich par deux autres voitures, obligeant le chauffeur à stopper. Cinq individus armés de pistolets sont montés avec eux, éjectant le chauffeur à l'arrière et intimant à tous de baisser la tête. L'un d'eux a pris le volant, a fait demi tour et ils les ont emmenés en forêt. Là, ils les ont ligotés, leur mettant de plus un vêtement sur la tête et, pendant plus d'une heure, ils ont fait main basse sur tout ce qui les intéressait dans les bagages : argent, appareils photo, caméras, certains vêtements... mais leur laissant malgré tout leurs papiers. Et ils les ont abandonnés là. Marie-Odile, la première à réussir à ôter ses liens, a libéré les autres. Quel spectacle ! Toutes leurs affaires éparpillées sur le sol. Ils ont refait tant bien que mal leurs bagages et, se guidant sur un bruit de circulation, ont atteint une route. Et là, est-ce le fruit du hasard ? Ils sont tombés sur une voiture de police. Avec le recul, Alain que je viens d'avoir au téléphone, m'a confié : "A la frontière, douaniers et policiers nous avaient demandé de l'argent et nous avions refusé de leur en donner. Il est fort possible qu'il y ait eu un lien de cause à effet". Près du débarcadère, je repère quelques femmes en tenue traditionnelle. Je m'approche et, montrant mon appareil, je demande : "Photo, por favor ?". Un petit moment d'hésitation et l'une d'elles accepte tandis qu'une autre se retourne. Nous commençons à marcher tout d'abord au niveau du lac mais, très rapidement, nous nous en éloignons pour suivre un sentier en montagnes russes, dans la pente. Nous jouissons presque continuellement de la vue sur le lac, les pentes des volcans venant mourir au pied de l'eau. Le soleil magnifie l'ensemble et nous réchauffe sérieusement. Longtemps, un chien se joint à nous. L'ennui, chaque fois que nous traversons une zone habitée, ses congénères aboient après cet intrus osant entrer sur leur territoire, certains n'hésitant pas à vouloir l'agresser. La pauvre bête se colle alors à nos jambes, cherchant notre protection. Brave mais pas téméraire ! Nous traversons un premier village habité par les indiens Cakchiquel mais voyons peu de gens exceptés quelques enfants. Quelques passages appréciés sous le couvert des arbres. Après avoir bien transpiré, non à cause de la difficulté du parcours, mais sous les chauds rayons du soleil, nous nous arrêtons boire un jus de fruit dans un établissement dont la terrasse domine la surface du lac bordé, ici et là, de magnifiques propriétés. Je déguste un jus frais de papaye. Nous reprenons la marche, cette fois sur un chemin dont certaines parties sont dallées. Peu avant midi, nous atteignons le village de San Marcos la Laguna. Nous assistons à la sortie de l'école mais, comme les adultes, les enfants ne sont pas très coopératifs avec les photographes. Chantal et moi, qui aimons saisir un visage, une expression, tout autant si ce n'est plus qu'un paysage, nous nous sentons un peu frustrés. Nous déjeunons au coeur du village. Oliverio a acheté un bel ananas qu'il nous offre en dessert ; Quel régal ! Notre fidèle Mario, arrivé par la route, nous conduit maintenant jusqu'à San Pedro la Laguna, habité par les indiens Tz'utujil comme tous les villages des rives ouest, sud et sud-est du lac. En route, nous nous promenons dans le village de San Juan la Laguna, comptant beaucoup d'artisans, les uns travaillant le cuir, d'autres proposant des textiles tissés à la main, d'autres encore des peintures naïves très colorées. Le long des rues, des peintures ornent de nombreux murs, ainsi que des publicités peintes. Arrivée à San Pedro et installation à l'hôtel Mikaso, tout au bord du lac. Mario ne pouvant stationner le minibus à proximité, je peine sérieusement à porter mon gros sac. Le soir, dîner au dernier étage mais à l'intérieur, il ferait trop frais sur la terrasse où, il y a encore peu de temps, des minettes se doraient au soleil.
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