Balade chez les Khmers
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Cambodge - 10.01.2011
Les crocodiles sont plus calmes que les coqs... Pas de bruit cette nuit de la part de nos voisins sauriens qui dormaient à moins de cinq mètres de nos moustiquaires.
Nous quittons notre maison flottante à 7h30. Avec la vitesse, pourtant réduite, du bateau, il nous faut enfiler une fourrure polaire tellement l'air est cru ce matin. Pour les Cambodgiens c'est vraiment l'hiver et le capitaine est emmitouflé comme s'il allait faire du ski. Les villages se suivent environ tous les cinq kilomètres, des pêcheurs vont tirer les filets ou relever leurs nasses. Des bateaux de commerçants font du porte à porte. La vie paisible coule comme le fleuve. Après 2h30 de navigation, vers un village que la carte nomme Prey Chas, la rivière se sépare en deux et chaque bras devient alors beaucoup moins large, obligeant le capitaine à beaucoup de prudence, il y a quand même de la circulation sur cette voie maritime. Ce changement de taille du fleuve donne aussi lieu à une véritable modification dans la structure des villages et des maisons flottantes. On a l'impression soudaine d'une grande pauvreté, d'une grande misère. Les huttes tiennent en équilibre sur des bambous pourris, le plastique envahit les berges, les filets et les nasses semblent en mauvais état. Cette impression dure jusqu'à l'arrivée devant la ville de Battambang. Troisième ville du Cambodge, Battambang ressemble à une petite ville de province bien calme. Elle a cependant été jusqu'en 1996 prise entre les feux des khmers rouges, des troupes vietnamiennes et cambodgiennes ! Notre chauffeur de minibus nous attend devant ce qui sert de débarcadère. Pour éviter un sevrage trop rapide de vieilles pierres, Smey nous fait découvrir à quelques kilomètres au nord de la ville, le site de Vat Ek Phnom. Bâti au XIème siècle, il ressemble à un beau château de carte branlant actuellement. On y découvre entre autre, en dehors de la beauté naturelle du site, un fronton avec une remarquable représentation du barattage de la mer de lait. Juste à côté de ce temple, l'ébauche de ce qui aurait dû être une statue géante d'un bouddha. La construction a été bloquée lorsqu'ils se sont aperçus, un peu tard, de la proximité du site classé de l'ancien temple ! En route pour notre hôtel, nous effectuons deux stops axés sur les habitudes culinaires locales. La fabrication de la pâte de poisson fermentée ne nous gardera pas longtemps, l'odeur est assez épouvantable. Smey insiste en disant que la bonne pâte de poisson est indispensable pour chaque cuisinière qui se respecte. Dans une autre arrière cour nous assistons à la fabrication de feuilles de riz qui servent à la confection des nems et autres rouleaux de printemps. Cela sent nettement meilleur. Nous arrivons finalement dans notre hébergement du soir : Bambu, une étape de charme où le confort nous fait oublier la rusticité de la dernière nuit.
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