Bolivie : des tropiques à l'Altiplano
Carnets de voyages - Amériques - Bolivie - 25.09.2013
A l'ouest, toujours un peu plus à l'ouest. Cette fois-ci du côté du parc national Amboro, dans les yungas, ces vallées de transition entre 2 000 et 2 500 m où viennent mourir les Andes, ravins crépus de broussailles et de forêts revêches qui partent à leur tour se dissoudre dans la plaine avant le grand engloutissement amazonien. Notre guide Jaime est à l'avant de notre petite colonne, armé d'une machette prêt à tailler menu le moindre pissenlit qui aurait l'inconscience de se jeter sur lui. Pizarro en route pour se tailler un empire n'avait pas plus fière allure. La forêt nous avale tout crus. Et on repense alors à ces Espagnols débarqués encore tout nauséeux de leurs caravelles et qui, coiffés d'un morion et l'espingole au côté, piquaient des deux, droit dans le vert. Un pays où les chevaux caparaçonnés de fer se cabraient sous l'étreinte des anacondas et où les hidalgos d'Extremadura se nourrissaient aux bons jours d'oeufs d'iguane ramassés à plein casque et aux mauvais du cuir de leur ceinturon. Reconnaissons que les choses se déroulent un peu mieux aujourd'hui. Dans le parc des Fougères géantes, un biotope unique au monde Nous n'en sommes pas moins dans une jungle - une JONGLE comme on disait naguère pour impressionner davantage son auditoire - épaisse à souhait avec des arbres moussus parés de barbichettes de lichens et un couvert de fougères qu'on ne trouverait pas chez Truffaut même en y mettant le prix. Cela s'appelle le Bosques de los helechos gigantes - la forêt des fougères géantes - un nom qui fait peur et qui pourrait bien être le titre d'un film d'horreur des années 50 avec tyrannosaure en caoutchouc et héroïne blonde à bonnet D sachant pousser des cris stridents. Hélas, le groupe est pauvre en bonnet D et aucun T-Rex ne déboule des frondaisons pour se caler une dent creuse avec Jaime. Sous les larges ombelles dont certaines culminent à plus de 8 m, seuls quelques colibris aux reflets de métal abandonnent dans leur sillage le soupir d'un passage furtif et survolté. Mais en Bolivie, l'aventure se tient toujours embusquée au détour du sentier. Voici deux semaines, un gringo américain, qui n'était pas venu pour du café, a refusé les services d'un guide et s'est enfoncé seul dans le vert des fougères. Ne le voyant pas revenir au bout de 7 jours, trois types du village sont partis à sa recherche et l'ont finalement retrouvé, vivant, mais quelque peu amoindri. Une forêt, un bon guide, what else ? Parc d'Amboro, vers le site unique du refuge des VolcansImmenses falaises de grès au-dessusde forêts exubérantes
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