Bolivie : des tropiques à l'Altiplano
Carnets de voyages - Amériques - Bolivie - 25.09.2013
Ah le lac Titicaca... Aucun nom n'a pu nous faire autant rigoler lorsque nous étions gamins. C'était la classe de CM2, la classe de Mr Fontenit le directeur, à l'ombre d'un grand cèdre. Nous avions l'âge où l'on ne pense pas encore à jouer à touche-pipi, et encore moins au reste. Pauvres innocents que nous étions, il nous en fallait peu. Un fou rire systématique nous prenait également lors de nos tout premiers cours d'anglais. L'Éducation Nationale s'était mis en frais pour nous apprendre la langue de Shakespeare à l'aide d'un diaporama de dessins passant en revue le vocabulaire de base : lorsque la diapositive du verbe "to sleep" apparaissait à l'écran, il y avait toujours un comique pour baisser son pantalon et nous montrer son caleçon, scène parfaitement irrésistible qui nous faisait nous taper sur les cuisses jusqu'au sang et parfois même rouler sous la table au grand dam du pauvre Mr Fontenit qui levait alors les yeux au plafond. Mais je m'égare. Revenons à nos lamas. Nous voici donc prêts à embarquer sur le plus haut lac navigable du monde, une étendue d'eau perchée si haut - 3 809 m d'altitude quand même - qu'on peut y souffrir à la fois du mal des montagnes et du mal de mer. Première traversée depuis Tiquina pour retrouver la presqu'île de Copacabana. Devant l'embarcadère, un petit monument guerrier exige une fois de plus la restitution du littoral kidnappé par le Chili. "Bolivia reclama su salida al mar" nous explique la fresque où un capitaine galonné et rasé de frais adresse un salut distingué au Pacifique, survolé par trois avions de chasse d'un vert kaki qui n'augure rien de bon, tandis qu'une cholla sans doute impressionnée par un si noble geste, s'est agenouillée les bras tendus vers le large sans même prendre le temps de relever ses jupons. Avec ça, si le Chiliens ne rendent pas leurs côtes, c'est que ces ladrones ont un coeur de pierre... ou qu'ils ne comprennent rien à l'art moderne. La surface s'habille d'un joli bleu-aiguemarine qui se paillète parfois de reflets argentés. Serait-ce le trésor de la rançon d'Atahualpa, le dernier Inca, que les Indiens avaient précipitamment jeté au fond du lac à l'annonce du garrotage de leur chef par Pizarro ? Un petit air de Méditerranée se dégage des collines léchées par l'eau bleue, un genre de Porquerolles où les pins auraient cédé la place aux eucalyptus, ou plutôt une côte dalmate oubliée au four réglé sur thermostat 8. Une Méditerranée hypocrite et faux-cul, qui te fait oublier ses 4 000 m d'altitude et t'attend au tournant dès qu'il te prend l'envie de trottiner sur le chemin. Le coeur ne se laisse pas abuser par la fable racontée par les yeux. Nous empruntons un sentier précolombien où un paysan ne ferait pas passer une brouette. Avant de poursuivre, mieux vaut obtenir la bénédiction de la Vierge qui trône dans la grotte de Lourdes. Une dame de Copacabana voulant assurer son visa pour le paradis l'a ramené en 1905 de son pèlerinage français pour l'installer dans un creux de falaise où les Indiens venaient faire des offrandes à la Terre-Mère. Avec cette Vierge, la Pachamama prenait simplement visage humain. Pas de béquilles ou de déambulateurs accrochés à la sainte voûte mais d'innombrables bouteilles de gnôle vides ou fracassées qui s'éparpillent à l'entrée de la grotte. A défaut de miracles, la Vierge pourrait passer un coup de balai de temps en temps. Sur la route entre La Paz et Copacabana, la Cordillère RoyaleVue sur le lac "mineur"Passe de Tiquina, les boliviens réclament toujours leur accès à la merPasse de TiquinaFuture "cholita"Cholitas en plein bavardageLa baie de Copacabana, version bolivienneLors de la balade sur la presqu'île de CopacabanaLors de la balade sur la presqu'île de CopacabanaLe bout de la presqu'île de Copacabana vue depuis l'île du soleilBalade sur l'île du soleil, en arrière-plan la Cordillère RoyaleDepuis la terrasse de notre lodge sur l'île du soleil,
coucher de soleil sur la Cordillère RoyaleDepuis la terrasse de notre lodge sur l'île du soleil,
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