- Voyage au Ladakh -

TRAITÉ DE BOBOLOGIE D'ALTITUDE Ceci est un bulletin médical, effectif du groupe : 12 et tableau clinique à J + 7 :

• Troubles digestifs : 2  dont sévères : 1
• Troubles du sommeil :  dont sévères : 2
• Syncope inopinée : 1
• Migraines et autres céphalgies : 5
• Herpès labial : 1 
• Fatigue généralisée : 6
• Troubles du comportement : 12  dont sévères : 12
• Urines troubles : 2
• Troubles intestinaux : 3
• Syndrome du manque d'air (souffle court) : 5
• Syndrome du manque pas d'air : secret médical
• Manque d'énergie : 2
• Manque d'appétit : 4
• Manque de whisky : 3 déclarés (mais quelques autres suspectés)

TOTAL : 51 symptômes avérés.Le mal des montagnes, que nous pensions tenu en respect après notre acclimatation à Leh, se manifeste encore sournoisement par un tas de bobos plus ou moins pénibles. Les pharmacies individuelles, que l'on croyait désormais reléguées au fond des sacs, ont refait surface. Trois nuits à 4600 mètres, et trois passages de cols à plus de 5300 mètres ont laissé des traces. Pourtant, tous les fidèles observent fidèlement le mantra de Christian Juni Rimpoche, inspiré d'une ancienne pub d'Evian : "Buvez et pissez !". Mais ça ne suffit pas toujours... L'échange des conseils, astuces et remèdes contribue puissamment à la solidarité du groupe. Ah, le Stilnox salvateur après quatre nuits d'insomnie ! Les vannes, bienvenues pour relativiser les malheurs, n'interdisent pas la sollicitude. Elles en sont même sans doute une expression pudique. Pour calmer les inquiétudes qui pourraient subsister, démonstration du fonctionnement du caisson hyperbare qui ne nous quitte pas. Une cobaye volontaire est enfermée dans un sarcophage de plastique renforcé muni d'un hublot, et les autres Shadocks se mettent à pomper jusqu'à ce qu'à l'intérieur du caisson l'altitude soit artificiellement abaissée de 2000 mètres.

Les hautes altitudes ne se laissent pas conquérir sans résistance. Elles monnayent leurs atours, mais n'ont dissuadé personne ! Les bleus du lac Tsomoriri, au bord duquel nous passerons encore une nuit, valent bien un petit embarras gastrique...