Voyage au Ladakh
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Inde - 29.08.2013
UNE CATHÉDRALE BOUDDHISTE... 20 000 habitants, 300 agences de voyage... De quoi vivrait Leh sans le tourisme ? Pas de l'agriculture ni de l'élevage : dans ce territoire lunaire, rien ne pousse, hormis sur quelques parcelles irriguées par l'Indus, véritables oasis au milieu d'un univers minéral. Bien sûr, il y a les militaires : cernée de camps et de casernes, Leh pourrait se construire une économie de ville de garnison. Le militaire indien est professionnel (pas de conscription), et bien payé. Encore faut-il avoir des produits à lui vendre... L'armée est omniprésente : les frontières du Pakistan et de la Chine ne sont pas très loin, et l'Inde reste un peu nerveuse sur ces flancs-là. On nous explique que c'est aussi pour des raisons de sécurité, et pour combattre les "terroristes" (c'est le mot indien pour dire "Pakistanais"), qu'Internet ne fonctionne que par (brefs) épisodes, et que les abonnés étrangers sont privés de réseau de téléphone mobile. Et l'électricité, coupée plusieurs fois par jour, c'est aussi la faute des "terroristes" ? Donc, le tourisme. Il y a les trekkers, les motards, les cyclistes venus se faire un col himalayen, les dingues de rafting... Et les curieux venus confronter leur culture occidentale à la sagesse bouddhiste. Aujourd'hui c'est à cette communauté-là que nous nous sommes ralliés. Au monastère de Phyang, la partie moderne, inaugurée l'an dernier, a tout d'une cathédrale. Par la taille majestueuse de la grande salle de prière, et par l'iconographie qui orne ses murs sur toute leur surface. De même que dans une église le chemin de croix raconte la Passion du Christ, ou les vitraux des épisodes de la Bible, ici les murs racontent la vie de Bouddha, sous la forme d'une somptueuse BD pédagogique. Motup, notre guide ladakhi, ne nous laisse rien ignorer du rêve que fit la mère de Bouddha à la veille d'enfanter (ce n'est pas un archange qui lui a rendu visite, mais un éléphant), de la venue au monde de cet enfant improbable qui, tout juste né, fit sept pas vers chacun des points cardinaux, qui vécut comme un prince puis se retira pour chercher l'illumination et finit par y accéder. Nous n'ignorons plus rien non plus des différences entre les "bonnets jaunes" et les "bonnets rouges". A Phyang, nous sommes sur le territoire des bonnets rouges. Motup, lui, pratique le bouddhisme des bonnets jaunes, qui reste fidèle à l'enseignement et à l'autorité du Dalaï-lama : il sera beaucoup plus à l'aise au monastère de Spituk, que nous visiterons ensuite. Les organismes s'acclimatent à grande vitesse, le pas se fait plus alerte, la consommation d'aspirine est en chute libre : désormais infatigables, nous consacrons l'après-midi à la visite de l'ancien palais royal, occupé par les rois du Ladakh de 1834 à 1947. A cette date, le départ des Anglais a créé un conglomérat national nommé Inde. Les Ladakhis ont du mal à dire que 1947 fut l'année de l'"Indépendance"...
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