Grand tour du Mexique avec Christian Juni
Carnets de voyages - Amériques - Mexique - 04.09.2024
Il nous faut un peu plus d’une heure pour arriver devant le site de Chichen Itza. Comme c’est le site le plus visité du Yucatan… on ne va pas être seuls aujourd’hui ! Chichen Itza signifie “au bord du puit de Itzaes” et se trouve à proximité d’au moins cinq cenotes, ces puits naturels qui parsèment cette région du Mexique et constituent ses principales ressources en eau.
La date de sa fondation oscille sensiblement 415 et 455 après JC. La ville qui s'est développée dans le secteur connu sous le nom de Chichén Viejo possédait déjà d'importants monuments d'un grand intérêt : l'édifice des Nonnes, l'église, l'Akab Dzib, le Chichan Chob, le temple des Panneaux et le temple du Cerf. Ils ont été construits entre le VIe et le Xe siècles dans le style maya caractéristique, qui se répandit par la suite au nord comme au sud des collines de Puuc.
Le second site de Chichen-Itza, correspond à la migration des guerriers toltèques descendus vers le sud, depuis le plateau mexicain, au cours du Xe siècle. Selon la version la plus répandue, le roi de Tula, Ce Acatl Topiltzin Quetzalcoatl, ou Kukulkan, selon le nom que les Mayas lui donnèrent, se serait emparé de la ville entre 967 et 987.
Le Xème siècle consacre l’ascension de Chichén Itzá comme capitale régionale qui contrôle le centre de la péninsule jusqu’à sa côte nord. La ville bénéficie du déclin des Cités-États des Basses Terres du Sud qui dominaient jusqu’alors une vaste partie de la péninsule.
En parallèle, les villes de Cobá et Yaxuna, les deux alliées rivales de Chichén Itzá, se retrouvent également en perte de vitesse, jouant à la faveur de cette dernière. Chichén Itzá devient alors une cité regroupant des pouvoirs politiques, économiques et religieux importants. L’opulence du site préhispanique se perçoit notamment dans son architecture et plus particulièrement en admirant la Pyramide de Kukulcán.
Après le XIIIème siècle, plus aucun monument important ne semble y avoir été construit, et la ville déclina rapidement après 1440. Les ruines de la ville n'ont été explorées qu'à partir de 1841.
L'édifice le plus important du site est une grande pyramide en terrasses, d’une hauteur de 24 mètres du sol à la plate-forme supérieure, appelée El Castillo (château en castillan) par les conquistadors espagnols. La pyramide a une base carrée et une vocation calendaire. En effet, la civilisation maya a développé à un degré très avancé l’astro-architecture qui consiste à allier les connaissances astronomiques au savoir-faire architectural. Ainsi, la pyramide présente quatre faces chacune divisée en neuf plateaux et portant quatre escaliers ayant chacune 91 marches, plus une marche pour la plateforme correspondant aux 365 jours du calendrier solaire. L’orientation et la construction de la pyramide sont telles qu'au moment précis des équinoxes de printemps et d'automne, le soleil produit avec les arêtes de la pyramide une ombre portée qui fait croire que les grosses têtes de serpents au pied des escaliers de la pyramide sont prolongées par le corps ondulé d'un serpent. Ce serpent n'est autre que le dieu Kukulkan ou « serpent à plumes ».
La grande pyramide fut érigée par-dessus une plus petite, préexistante : en 1936, les archéologues ont retrouvé cette sous-structure enfouie sous l'édifice.
L'observatoire (également appelé caracol ou escargot en espagnol) fait face à la grande pyramide et permettait aux Mayas d'étudier le mouvement des étoiles dont ils avaient une connaissance très précise.
Dans le même secteur que l’Observatoire, on pourra remarquer le Groupe del Osario, une pyramide carrée blanche du IXème siècle. Elle a dû servir de modèle au Castillo. Les grands serpents et la décoration appartiennent au style toltèque.
Juego de pelota : terrain de jeu de balle, de style maya toltèque. Il s'agit du plus grand terrain de jeu de balle de Chichen Itzá - qui en compte treize, mais aussi du plus grand de toute la Mésoamérique. Les dimensions exceptionnelles du Grand terrain de jeu de balle de Chichén Itzá amènent les archéologues à penser qu'il s'agissait ici plus d’une cérémonie que d’un sport. On pense, en s'appuyant notamment sur les grandes fresques en bas-reliefs qui entourent le terrain, que lors des grandes fêtes une équipe représentant les forces de l'inframonde (le monde souterrain où les morts se rendaient - symbolisées par des jaguars) affrontait une équipe représentant la lumière (sous la forme d'aigles) avec une balle en caoutchouc. Le match pouvait s'étendre sur plus d'un jour et malgré les nombreuses explications reçues par les livres et les guides… on ne sait pas qui perdait la tête dans ces « compétitions ». Certains disent les vainqueurs… et d’autres les perdants ! Les Mayas associaient le sang à la vie et pensaient qu'il permettait donc une fertilisation du sol, améliorant les récoltes. La tête décapitée était ensuite empalée dans le mur prévu à cet effet juste à côté du stade de pelote (le Tzompantli).
Le temple des guerriers jaguars et groupe des Milles Colonnes
Le temple des guerriers jaguars possède des fresques qui relatent la conquête de la péninsule par les Toltèques. L'entrée du temple (interdit au public) qui est construit sur une pyramide est délimitée par deux magnifiques piliers, posés sur deux énormes têtes de serpents et précédés par un chaac-mool : cet étrange personnage est sculpté dans la pierre dans une position à moitié couchée et reposant sur les coudes, de telle sorte qu'il soutient sur le ventre un plateau destiné à recevoir les offrandes faites au dieu (les cœurs des victimes sacrifiées). Tout près du temple des guerriers se dresse le temple des mille colonnes, chacune d'elles étant taillée en forme de serpent à plumes.
Cénote Sacré.
Un sacbé conduit à 300 m vers le nord, au cénote sacré, de 60 m de diamètre et 20 m de profondeur. Le dragage du cénote a permis de mettre au jour de nombreux objets d'or et de jade ainsi qu'un nombre important d’ossements. Ces ossements appartiennent à plus de 200 individus, dont une majorité d'enfants.
D'une manière générale, les preuves de meurtres rituels sont nombreuses sur tout le site de Chichén Itzá et comprennent à la fois les restes physiques d'individus sacrifiés ainsi que des représentations dans l'art monumental.
Le Tzompantli ou la plate-forme de crânes (Plataforma de los Craneos) montre l'influence culturelle claire du plateau central mexicain. Contrairement à la tzompantli des hauts plateaux, les crânes ont été empalés verticalement plutôt qu'horizontalement comme au Tenochtitlan.
A la fin de cette longue visite, transfert à Valladolid.
Le conquistador espagnol Francisco de Montejo fonda une ville à quelque distance de l'emplacement de l'actuelle Valladolid et lui donna le nom de la capitale de l'Espagne à cette époque, Valladolid. Les premiers colons espagnols souffrirent de l'humidité et des moustiques. Le 24 mars 1545, Valladolid fut reconstruite sur son site actuel, à l'emplacement d'une cité maya nommée Saki' ou Zaci-Val. Ses bâtiments furent démolis et leurs pierres utilisées comme matériaux de construction par les Espagnols. En 1546, les Mayas se révoltèrent, mais l'insurrection fut réprimée par les troupes espagnoles de Mérida.
En 1840, la ville comptait environ 15 000 habitants. Valladolid et sa région furent le théâtre de violents combats pendant la guerre des castes. Les Latinos furent contraints d'abandonner la ville le 14 mars 1848, et la moitié d'entre eux furent tués dans des embuscades avant d'avoir atteint Mérida. Valladolid fut saccagée par les rebelles mayas puis reprise plus tard au cours de la guerre.
Valladolid était jusqu'au début du XXème siècle la troisième ville la plus grande et la plus importante de la péninsule du Yucatán après Mérida et Campeche. Elle avait une riche élite de créoles, propriétaires de maisons construites dans le style colonial espagnol.
La place principale de Valladolid appelée Parque Principal Francisco Cantón Rosado offre de très belles vues sur la cathédrale de San Gervasio.
Autre lieu d’importance à Valladolid : le Convento de San Bernardino. Ce couvent fut fondé par les franciscains en 1550. C’est un peu une forteresse, avec des murs crénelés. Tous les soirs il y a un spectacle son et lumière qui relate l’histoire de la ville.
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