Grand tour du Mexique avec Christian Juni
Carnets de voyages - Amériques - Mexique - 04.09.2024
Dès l’ouverture (et ceci est important pour ne pas être noyé dans la horde des visiteurs et les innombrables marchands du temple), visite du site archéologique de Palenque.
Palenque était, avec Tikal et Calakmul, l'une des villes les plus puissantes des Mayas classiques, siège d'une des dynasties les plus remarquables à laquelle appartient Pakal, dont le tombeau a été découvert en 1952 par l'archéologue Alberto Ruz L'Huillier. Comme toutes les villes mayas classiques, Palenque était liée aux autres par le biais de réseaux d'échanges commerciaux ou d'alliances entre groupes de dirigeants. Le territoire a été organisé sur la base de l'existence de cités-États : les échanges, les alliances et bien sûr la guerre, ce qui suppose sa mobilité constante. Les inscriptions hiéroglyphiques trouvées sur place n'offrent pas seulement l'identification du site, mais elles rendent également compte des alliances matrimoniales et politiques et des situations de guerre entre les villes.
Cette ville a été fondée par les Mayas vers 100 av. J.-C (le Préclassique) et s’intitulait Lakam Ha signifiant « Grandes eaux » à cause des sources d’eau, des cascades et des précipitations abondantes favorisant ainsi une bonne fertilité des terres pour l’agriculture. Cependant, la ville en tant que telle naquit au Ve siècle sous K’uk’ B’alam I (mort en 435) qui était le premier seigneur Maya et le fondateur de la civilisation Maya d’après certaines inscriptions.
Au classique ancien, la civilisation Maya voit une augmentation de sa population entrainant une meilleure organisation de la ville. La région de B’akaal devient alors la capitale de la cité naissante. B’akaal occupe une place centrale dans l’histoire de la ville maya de Palenque. Entre le Vème et le IXème siècle, il y eut une succession de guerres, d’alliances, de catastrophes mais aussi de gloires en vue de régner sur B’akaal.
L’Ayam qui aura le plus marqué la civilisation Maya fut sans doute K’inich Janaab’ Pakal Ier (mars 603 – août 683) plus connu sous le nom de Pakal le Grand. Arrivé au pouvoir à l’âge de 12 ans, il parvient à restaurer l’hégémonie de Palenque qui avait essuyé plusieurs catastrophes suite aux batailles avec Calakmul (autre cité Maya très puissante). Pakal le Grand sera à l’origine de plusieurs constructions archéologiques telles que le Temple des inscriptions qui était son propre monument funéraire.
La première zone, à laquelle on a accès, est peut-être la plus intéressante, car dans la plus grande pyramide se trouvait la tombe du roi Pakal (Templo de las Inscriptiones). Dans le sarcophage du roi K’inich Janaab’ Pakal a été trouvé une grande quantité de bijoux, tels que le célèbre masque de jade, qui est actuellement exposé au Musée d’anthropologie de Mexico. Cette tombe n’est plus accessible à la visite, mais il y a une réplique dans le Musée du site.
Sur un côté de la tombe du roi Pakal se trouve la tombe de sa femme, la fameuse Reine Rouge, car son sarcophage était complètement peint en rouge.
La troisième pyramide de ce vaste ensemble est le Temple du Crâne (templo de la Calavera).
La zone suivante est connue sous le nom de Palais (Palacio) ou maison des nobles. Il s’agit en réalité d’une estrade de 100 m sur 80 m, haute de 10 m, sur laquelle a été édifié un ensemble de “maisons” où vivaient Pakal et la noblesse. Avec sa forme de trapèze, elle est le plus imposant de la ville et est situé au Nord du temple des inscriptions. Commencée sous les ordres de Pakal, la construction a duré plus de cent ans, avec des extensions et des restructurations successives. Dans cet ensemble se détache la tour astronomique.
La zone suivante, connue sous le nom de Conjunto de las Cruces, est un carré où il y a 3 temples très importants : le Temple du Soleil, le Temple de la Croix et le Temple de la Croix Foliée. Construites sous le règne de Chan Balam II entre 683 (date de la mort de son père Pakal) et 692, elles retracent un voyage cosmique avec trois ” étapes “. Les inscriptions de ces temples forment un ensemble cohérent et suivent un ordre chronologique bien établi : le texte commence au temple de la Croix, se poursuit au temple du Soleil et se termine au temple de la Croix feuillue.
Couronné d’une superbe crête faîtière ajourée, le Temple de la Croix est le plus spectaculaire et le plus haut du groupe. D’en haut, nous aurons une vue panoramique sur les deux autres temples et sur le Palais. Le Temple du Soleil est celui qui a le mieux résisté au temps. Ce temple nous fait « descendre » dans le monde souterrain, lieu de passage du soleil nocturne symbolisé par le jaguar, maître de la guerre et des sacrifices. Dans cet édifice, la thématique générale de l’iconographie relève de l’inframonde et de la guerre. Enfin, il y a la Zone Nord, où se trouve le fameux jeu de balle.
Par le chemin qui part à droite du Groupe Nord, nous redescendons jusqu’au musée, en traversant le groupe des chauves-souris (Murcielagos) et une belle forêt, avec en bruit de fond les cris des singes hurleurs.
Le musée rassemble les découvertes faites lors des différentes campagnes de fouilles : stèles et bas-reliefs en stuc, panneaux de glyphes, bijoux et masques de jade découverts dans les tombes (offrandes mortuaires), vaisselle et objets de culte. Une salle reproduit même, depuis 2007, la crypte funéraire de Pakal en plexiglas.
Il est temps ensuite de se rendre dans deux lieux esthétiques : la cascade de Misol-Ha puis les cascades d’Agua Azul. Retour vers Palenque à la nuit et sous une pluie tropicale !
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