Grand tour du Mexique avec Christian Juni
Carnets de voyages - Amériques - Mexique - 04.09.2024
Une journée entière à la découverte de Guananjuato, dont le nom signifie « la colline des grenouilles » en purépecha. Elle prend naissance au fond d’une gorge et étend ses maisons bigarrées jusqu’au pied des monts environnants. La ville de Guanajuato est un véritable musée ouvert et vivant. Plus de 550 bâtiments sont classés. Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, Guanajuato est certainement la plus belle ville du Mexique. Se perdre dans ses ruelles, ses tunnels et ses « callejones » fait partie du plaisir que l’on a à visiter cette cité.
Nous commençons cette visite par une montée dans des ruelles au-dessus de l’université. Devant une maison à la façade peinte, Rafael, notre guide érudit, nous explique l’histoire de Notre Dame de la Guadalupe. Selon la tradition, le 9 décembre 1531, sur la colline de Tepeyac, un peu au nord de Mexico, une jeune dame « éblouissante de lumière » apparaît à un indigène Juan Diego Cuauhtlatoatzin, baptisé depuis peu. Selon l'homme, elle se révèle à lui comme la Vierge Marie et le charge de demander à l'évêque de faire construire une église sur le lieu même de l'apparition. Le prélat, d'abord incrédule, demande au témoin d'obtenir de la Vierge Marie un signe. Celle-ci ne tarde pas à le lui accorder. Le 12 décembre, se montrant pour la quatrième et dernière fois à Juan Diego, Marie l'envoie cueillir des roses au sommet de la colline. Et voilà l'homme redescendant tout ébahi, sa tilma (manteau) remplie des plus belles roses qu’il n’ait jamais vues en pleine saison hivernale. Sous l'injonction de la Vierge, il retourne alors chez l'évêque, et ouvre son manteau devant les personnes réunies autour du prélat qui découvrent avec stupéfaction que s'est imprimée miraculeusement sur la tilma une image représentant la Vierge, revêtue d'un manteau étoilé et d'une robe rose ornée de fleurs.
De retour dans le centre-ville, visite de l’église Nuestra Senora de Guanajuato. Sur un côté, on admire la statue de San Charbel qui est le saint à qui on vient demander des faveurs en utilisant des rubans de couleur, à chaque couleur un type de vœux différent ! D’autres statues, signes d’un syncrétisme religieux encore important, se dressent dans la nef. Le Mexique est considéré comme un point d’ancrage important du catholicisme en Amérique centrale et latine.
A quelques mètres de là, nous nous rendons à l’église de la Compagnie de Jésus. Erigée en 1747, l’église des Jésuites n’a pas été occupée longtemps par cette confrérie. En 1767, un décret royal bannit les Jésuites des colonies espagnoles !
Après un petit tour vers le marché, le groupe se scinde en deux. Il y aura aujourd’hui les amateurs de nourriture de rue et les autres qui iront se mettre au vert sur la Plaza San Fernando. Sur cette place, nous déjeunons à côté d’une famille mexicaine qui débute le repas avec un apéritif fort original : la Bandera (traduire par le Drapeau, mexicain en l’occurrence). Ce breuvage tout à fait particulier se compose d’un petit verre de citron pressé, d’un autre de tequila et d’un troisième comportant un mélange de jus de tomate, agrumes et piments ! Il faut faire le mélange des trois dans la bouche en y ajoutant un peu de sel…
Après une déambulation dans les callejones du centre-ville, nous montons au Monumento al Pipila d’où la vue sur la ville est fantastique…
Le Jardin Union est le centre névralgique de la ville. Ombragé par des ficus géants, c’est le lieu de rencontre de la ville. Un kiosque d’inspiration parisienne trône au milieu de la place. Lui faisant face, l’église San Diego présente une façade churrigueresque sophistiquée. Juste à côté, le Teatro Juarez est le cœur de la vie culturelle de la ville. Inauguré par le président (dictateur) Porfiro Diaz en 1903, il mélange les styles néoclassiques, colonial et mauresque.
Le musée régional de la Alhondiga de Granaditas a des allures de forteresse. Elle servait de halles aux céréales. Le héros de la ville, El Pipila, en brûla la porte pour déloger les Espagnols retranchés à l’intérieur lors de la première bataille décisive de la révolution le 28 septembre 1810. Devenu un musée avec des belles collections d’art préhispanique, il est remarquable aussi par deux fresques monumentales qui ornent l’un des grands escaliers. José Chavez Morado a réalisé le « Canto a Guanajuato » et « la Abolicion de la Esclavitud » qui immortalisent la guerre d’indépendance… Mais aujourd’hui c’est lundi… et le musée est fermé !
Le grand édifice bleu et blanc de l’Université, achevé en 1950 est pour partie controversé par sa singularité dans le paysage historique de Guanajuato.
Nous terminerons nos déambulations par un spectacle de rue, en suivant une troupe d’étudiants-troubadours, que l’on nomme ici les « Estudiantinas ». Un spectacle joyeux dans les ruelles.
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