Grand tour du Mexique avec Christian Juni
Carnets de voyages - Amériques - Mexique - 04.09.2024
Ce matin, trajet d' une demi-heure jusqu’au Musée National d'Anthropologie. Le plus grand musée du pays conserve les vestiges de tout le Mexique, des tribus nomades préhistoriques jusqu'à la conquête espagnole.
Le bâtiment, dessiné par le célèbre architecte mexicain Pedro Ramirez Vazquez, a été inauguré en 1964. Dès l’entrée, on tombe sous le charme de sa cour centrale abritée sous un gigantesque parapluie de 4 000 m² de toiture, supporté par un arbre de vie (ou bâton de pluie comme l’appelle certains).
Dans la salle Toltèque, la spectaculaire statue de Créateur
Le rez-de-chaussée du musée est divisé en 23 salles thématiques. On y trouve un espace consacré aux premières tribus nomades, puis un autre à la culture olmèque qui a prospéré il y a plus de 3 000 ans. D'autres salles sont dédiées aux Mayas, aux Zapotèques, aux Toltèques, à la civilisation de Teotihuacan et aux Mexicas ou Aztèques. Il faudrait des journées entières pour engranger la somme immense d’information qui est divulguée dans ce musée. Dans les jardins, on peut voir des répliques de stèles et de sculptures provenant de sites archéologiques célèbres du Chiapas, d’Oaxaca ou du Yucatan.
L'objet qui attire le plus les visiteurs est sans aucun doute la Pierre du Soleil, souvent abusivement appelée « calendrier aztèque ». C'est un monolithe de 25 tonnes qui date du XVème siècle et qui a été découvert à l'emplacement de ce qui est aujourd'hui le Zocalo.
Retour dans le centre-ville pour aller visiter le musée des Beaux-Arts, situé au bout de la place de l’Alameda. Le Palacio de Bellas Artes ferme le côté Est du parc de l’Alameda. Comme pour la poste où nous passerons après, l’architecte – ingénieur Adamo Boari a imaginé une structure métallique, recouverte de marbre de Carrare. A l’intérieur, une salle d’opéra et un musée, avec des grandes œuvres murales de Rufino Tamayo, Diego Rivera, José Clemente et David Siqueiros.
Au premier étage, une exposition temporaire de Angela Gurria Senales. Ángela Gurría (Mexico, 1929-2023) était l'une des artistes les plus marquantes du Mexique du XXème siècle. Pionnier dans un domaine artistique longtemps dominé par les hommes, Gurría a joué un rôle crucial dans la définition de la sculpture moderne dans l'art mexicain, facilitant sa transition vers les langages contemporains. Cette exposition présentée dans les salles Nacional et Diego Rivera, s'articule autour de cinq essais qui explorent des aspects fondamentaux de son travail : la forme, l'espace, l'art public collaboratif et monumental et la nature. De plus, il comprend des dessins et aquarelles peu connus de l’artiste.
En sortant du Palacio de Bellas Artes, petit tour par la poste. Ce palais, travaillé en pot pourri de gothique, renaissance italienne et hispano-mauresque, a été construit par Adamo Boari, architecte italien. Le squelette métallique de l’édifice est recouvert de pierre.
Par une rue où tous les commerces semblent être des vendeurs de parfums, nous arrivons au Zocalo ou Plaza de la Constitution. Cette place concentre comme toujours au Mexique le pouvoir politique et religieux. Les Mexicains disent que cette place est la troisième en taille dans le monde, après Tienanmen et la place Rouge !
La cathédrale trône sur l’un des côtés. Cet énorme vaisseau a des problèmes de fondations, et elle s’enfonce progressivement dans le sol, malgré des travaux titanesques pour la maintenir à flot. Un immense fil à plomb mesure les oscillations du vaisseau. La grande nef centrale est coupée par l’autel du Pardon qui abrite deux buffets d’orgue face à face.
Juste à côté de la cathédrale, les vestiges du Templo Mayor, le plus grand lieu de culte aztèque. Ce sanctuaire symbolisait la puissance impériale et chaque nouveau souverain, pour démontrer sa grandeur, ordonnait que cette pyramide soit recouverte par une nouvelle structure. Ainsi en 150 ans, 7 pyramides successives ont été construites pour donner à la fin un ensemble de 80 mètres de côté sur 42 mètres de hauteur ! Les fouilles n’ont commencé qu’en 1978 et un musée a été inauguré derrière ces ruines en 1987.
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