Tour du Monde par le Septentrion
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Russie - 27.05.2019
Dès 1898, la ruée vers l’or du Klondike voit passer de nombreux aventuriers qui partent de Valdez et remontent la Copper River. Dans la bourgade de Chitina, une autre vallée arrive, celle qui est issue entre autres du glacier Kennicott. Un groupe de prospecteurs, qui remonte la vallée en août 1900, découvre des affleurements importants de cuivre entre la McCarthy creek et le glacier Kennicott. Ces aventuriers créent une concession qu’ils revendent rapidement à l'ingénieur des mines Stephen Birch. Puis en 1905 ce dernier forme un trust avec les frères Guggenheim et le banquier J.P. Morgan. Ce trust entreprend d'aménager l'accès aux mines. Le lieu aurait dû s’appeler Kennicott, du nom du glacier alimentant la Kennicott River. Mais une erreur administrative de transcription l'a fait inscrire sous le nom Kennecott !
Le glacier Kennicott, recouvert de débris morainiques
Déchets industriels laissés par la mine
Les contreforts du Mount Blackburn (16 390 ft)
Les mines de cuivre étaient situées haut sur les flancs de la vallée. Deux câbles transporteurs apportaient le minerai directement en haut de la très grande et haute structure construite pour raffiner ce minerai, déjà très riche (on parle de 80% de teneur en cuivre !). Parallèlement ce trust construit, avec de nombreuses difficultés, une voie ferrée entre la mine et Cordova situé à 320 kilomètres, afin d’exporter leur cuivre. La Copper River and Northwestern Railway ouvre en 1911.
Terminus de la ligne de chemin de fer
Notre guide qui va nous conduire au cœur du bâtiment
La maison qui abritait l’administration
Vestiges de machines ayant appartenus à deux dentistes assez dingues
et qui avaient voulu relancer la mine !
Entre 1910 et 1938, la mine aura produit 500 000 tonnes de minerai pour une valeur de 200 millions de dollars. L’organisation de la mine ne laissait rien au hasard. Avec une forme de capitalisme paternaliste, l’argent circulait en boucle. Un peu plus de 5$ de salaire par jour et par mineur. La mine reprenait 2$ pour le logement et pour une sorte de sécurité sociale locale. Il y avait un hôpital, un dentiste. Les mineurs étaient tenus d’acheter leur nourriture en interne (entre 1 et 2$). Ce qui laissait (1$) à dépenser dans les bordels et les bars situés à McCarthy, 6 kms plus bas et qui appartenaient aussi au trust minier ! Pas belle la vie ? Les mineurs repartaient aussi pauvres qu’ils étaient arrivés ! Et pour clore le tout, l’administration décida de fermer cette mine en une seule journée (novembre 1938). Ce qui fait que cette « ruine » est totalement unique. C’est le plus grand bâtiment en bois de cette époque encore existant dans toute l’Amérique du Nord.
Depuis le haut du bâtiment, là où le minerai arrivait
Vue sur la salle des machines, là où l’énergie était produite
Le glacier en arrière-plan
Une des quatre salles où on triait le minerai
En dehors du procédé mécanique, le minerai le moins riche était traité dans des bains d’ammoniac. Le résidu de cette chimie était de l’argent natif
Entre la base et le haut du bâtiment : 80 mètres !
Salle des machines à vapeur
Il est midi lorsque nous terminons cette visite. Retour à McCarthy et dans l’après-midi, route pour Valdez.
La suite au prochain épisode.