Tour du Monde par le Septentrion
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Russie - 27.05.2019
Pierre nous attend, déjà plein de verve et d’énergie ! Ce matin, retour sur la Place Rouge. Explications historiques, agrémentées de quelques anecdotes et de réflexions sur les différents « Camarades » qui ont marqué cette place. Bref on ne s’ennuie pas.
Basile de Bienheureux
Place Rouge
Staline, après avoir partagé sa couche avec Lénine dans le mausolée, a été relégué en arrière-plan. Sa tombe est à l’égal des autres maîtres du Kremlin depuis 1961
Le mausolée de Lénine
Intérieur du Goum, un ensemble de magasins de luxe, autrefois réservé à l’élite
Second arrêt devant la Cathédrale du Christ Sauveur. Une histoire bien compliquée que celle de cette Cathédrale. Le 25 décembre 1812, Alexandre 1erdécide de bâtir une cathédrale pour remercier le ciel d’avoir chassé Napoléon de Russie. Le premier projet, prévu sur le Mont des Moineaux est rapidement abandonné pour cause de sous-sol gorgé d’eau. En 1832, Konstantin Ton présente un nouveau plan à Nicolas 1er. Il faudra 48 ans pour achever cette construction… et quelques minutes à Staline en 1931 pour dynamiter cet ensemble ! Celui-ci voulait construire un palais des soviets, haut de 400 mètres, avec une statue de Lénine au sommet… et son bureau dans la tête même de ce dernier ! La guerre stoppa ces ambitions. En 1960, un autre Camarade mégalo, Khrouchtchev cette fois, fit construire une piscine chauffée géante à cet emplacement. En 1988, une association milite pour la reconstruction de cette cathédrale. Elle fut reconstruite à l’identique en 5 ans et consacrée le 31 décembre 1999.
La Cathédrale du Christ Sauveur depuis la Passerelle des Patriarches
Depuis la Passerelle, vue en direction de Moskva-City. Bulbes, immeuble Stalinien et tours en verres et acier se superposent sans problèmes !
Troisième arrêt de cette matinée, le sommet des Monts des Moineaux. La vue depuis ce point dominant Moscou est exceptionnelle. L’histoire de la ville s’étale à nos pieds.
Immeubles de Moskva-City
La ville est ponctuée par 7 gratte-ciels de l’époque de Staline
Sur ces Monts, l’un des gratte-ciels de Staline abrite l’université Lomonossov
Retour dans le centre pour aller visiter le Kremlin. Siège du pouvoir russe, c’est aussi un centre spirituel important pour la religion orthodoxe. D’Ivan le Terrible à Poutine, tous les autocrates ont laissé une empreinte sur cette forteresse (« Kreml » en russe signifie forteresse). Dans cette enceinte, tout est sous contrôle. On doit marcher sur les trottoirs et emprunter les passages protégés. Pas de photos dans les Cathédrales…
Nous visiterons les trois monuments importants de la place :
- la cathédrale de l’Assomption (Dormition, c’est là que l’on couronnait les tsars),
- la cathédrale de l’Archange St Michel (c’est là que reposent tous les tsars jusqu’à Pierre le Grand qui lui et les suivants sont à Saint Pétersbourg)
- la cathédrale de l’Annonciation (c’est la chapelle privée, celle où l’on baptisait et mariait les membres des familles royales).
En route pour le Kremlin, passage devant le temple de la culture (le Bolchoï)
et le temple de la consommation (le TsOuM)
Le Maréchal Georgy Joukov, héros des batailles de 1941 et de la prise de Berlin,
devant le musée d’histoire en route vers l’entrée du Kremlin
Au cœur du Kremlin, sur la place des cathédrales, celle de l’Archange St Michel
A gauche le Beffroi et à droite le clocher d’Ivan le Grand
(81 m, longtemps le plus haut bâtiment de Moscou)
Dans les jardins du Kremlin, à droite le chêne planté par Gagarine après son court séjour
dans l’espace. Il est en pleine forme, ce n’est pas comme le chêne
planté par Trump et Macron à Washington.
Le Sénat, édifié entre 1776 et 1787 par Matveï Kazakov.
Aucun sénateur n’y a siégé depuis le milieu du XIXème
Le Roi des Canons (1586, œuvre du fondeur Andreï Tchokhov, n’a jamais envoyé me moindre boulet !), 40 tonnes et mesurant 5,34 m
La Cathédrale de l’Annonciation
Au bout du Sénat, Lénine y avait son appartement et son bureau
Devant l’Arsenal, une partie des 890 canons (sur les 1500 au début de la campagne de Russie de Napoléon) pris aux français lors de la retraite de Russie
Notre guide nous raccompagne à notre hôtel en prenant le métro. La capitale russe suffoque (elle aussi) avec une circulation exponentielle. 12 millions d’habitants dans la ville, 19 millions si on y agglomère les banlieues et villes satellites. La Russie compte seulement 160 millions d’habitants. Le métro joue donc un rôle essentiel dans les transports. 5 millions de personnes circulent sur le réseau souterrain de Moscou par jour. Ce métro est connu dans le monde pour son luxe décalé. Nous aurons l’occasion de le vérifier en cette fin de journée. Pour l’heure, dîner à côté de notre hôtel… avant de repartir pour une découverte de la ville depuis les flots de la Moskova. Retour à la Cathédrale du Christ Sauveur afin de prendre un bateau sous la Passerelle des Patriarches. Avant cela nous jetons un coup d’œil sur l’île Bolotny, située au bout de la passerelle. L’ancienne fabrique de chocolat jouxte le bâtiment Octobre Rouge. Au bout de l’île, la très contestée sculpture représentant Pierre le Grand. Cette œuvre monumentale de 96 mètres de haut, était à l’origine une statue dédiée à Christophe Colomb. Elle a été refusée à New York puis à Miami. L’artiste Zourab Tsereteli, usant de ses relations avec la maire de l’époque (Iouri Loujkov), a réussi, moyennement quelques aménagements, à installer ce Colomb / Pierre le Grand dans ce point stratégique de Moscou. Les moscovites sont, selon Pierre, toujours aussi furax contre cette sculpture et contre Pierre le Grand, qui rappelons-le, déplaça la capitale de Moscou à Saint Pétersbourg !
La chocolaterie, Octobre Rouge, la statue de Pierre le Grand.
A l’extrême droite, la galerie Tretiakov de Krymski Val (art russe du XXème)
Le Kremlin depuis la Passerelle des Patriarches
L’immeuble de la Iaouza, le plus abouti des 7 gratte-ciel de l’époque stalinienne.
Il était réservé à la Nomenklatura (artistes et écrivains officiels, police politique).
800 appartements et 3500 habitants vivaient dans ce lieu
Pour finir la soirée : un grand tour dans le métro, sur la ligne circulaire n°5,
celle qui qui concentre les plus belles stations
Une des plus belles stations : Novoslobodskaïa avec ses vitraux dessinés par Pavel Korine (1952)