Tour du Monde par le Septentrion
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Russie - 27.05.2019
Enfin arrivés dans la capitale officieuse de l’Extrême-Orient. Il est 14h30 et Elena, notre nouvelle guide, nous attend. Ancienne directrice de l’Alliance Française de la ville, elle savoure une retraite méritée mais veut toujours être active. Elle nous apportera un autre regard sur la Russie, avec des analyses politiques pertinentes. Nous passons quelques minutes à visiter la gare qui vient d’être rénovée à l’identique. Pendant la période du Camarade Staline, la gare avait sérieusement été abîmée.
La stèle indique 9288, le nombre de km de rails pour rejoindre Moscou.
Une très belle locomotive de la grande époque et une première vue sur le centre-ville,
la gare étant en plein cœur de Vladivostok
La gare réhabilitée, un monument datant de la fin du XIXème
Au plafond de la salle d’attente, une fresque avec la représentation des deux villes reliées
par le Transsibérien : Moscou et Vladivostok
Entrée monumentale de la gare
Nous partons ensuite à la découverte de cette ville qui possède un charme indéniable. La baie de la Corne d’Or, nom donné à cause de sa ressemblance avec la baie du même nom à Istanbul se découvre depuis le sommet du Nid d’Aigle. La ville s’est enrichie de deux ponts à haubans de grandes portées. Véritables concentrés de la technologie haubanée, les ouvrages - dont l’un, le pont de Roussky, détient le record du monde de portée haubanée (1 104 mètres, battant les 1 088 mètres du pont chinois de Sutong, terminé en 2008) - ont été mis en service en août pour la tenue du sommet de l’organisation de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec). C’est l’entreprise Freyssinet (Vinci Construction) qui a été retenue par le consortium de constructeurs russes pour concevoir, fabriquer et installer les haubans des deux ouvrages. Huit mois de travail, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, auront été nécessaires aux 45 personnes dépêchées par Freyssinet et aux 300 ouvriers russes formés sur place pour installer les 168 haubans du pont de Roussky.
Le pont menant à l’île Roussky
Zolotoy Bridge, le pont d’Or qui traverse la Corne d’Or
Vladivostok, littéralement « Maître de l’Est », n’a été fondée qu’en 1860. Au début du XXème siècle, c’était une ville de tous les trafics, peuplée majoritairement par des chinois et des coréens. En 1917, alors que la Russie tombait aux mains des Bolcheviks, une résistance menée par des japonais, des français (dont Joseph Kessel), des américains et des anglais tenta de soutenir une contre-offensive tsariste. La ville tomba finalement aux mains des communistes le 25 octobre 1922.
Staline fit déporter ou tuer tous les étrangers de la ville, qui se trouva ensuite totalement interdite d’accès jusqu’en 1992 !
Arc de triomphe dédié au tsarévitch Nicolas qui vint y poser la première pierre du Transsibérien en 1891. Détruit naturellement par Staline et reconstruit à l’identique il y a quelques années
Monument dédié à la guerre 1941–1945
Des milliers de noms s’alignent... tous ceux qui ne sont pas revenus
Sous-marin S-56, exposé devant le port militaire
Le sous-marin se visite. Une inscription « 14 » gravée à l’extérieur, indique que cette machine de guerre a envoyé par le fond 14 cibles... un record !
Sur le port, une statue de Alexandre Soljenitsyne. L’écrivain, après vingt ans d'exil forcé aux États-Unis, avait entamé son périple de retour en arrivant le 27 mai 1994 à Vladivostok, et avant de traverser toute la Russie pendant près de deux mois. Devant des foules nombreuses, l'auteur de L'Archipel du goulag a prêché les valeurs de la Russie éternelle et dénoncé la « fausse démocratie ».
Le pas alerte de Soljenitsyne, de retour au pays à Vladivostok
Le monument dédié à la création de la ville en 1860
L’armée, omniprésente à Vladivostok, fait sa publicité
Un peu plus loin, nous arrivons sur la place centrale. D’un côté la Cathédrale de la Transfiguration (en réparation) et au centre le monument des Militants pour le pouvoir des Soviets.Ce monument est apparu à Vladivostok en 1961. Au centre, la statue du soldat de l'Armée rouge avec le drapeau flottant à la main droite et le tube de combat qui a annoncé la victoire de la révolution de 1917. L’ensemble à droite est consacré à l'abolition de l'autocratie en Russie et comprend les figures du matelot révolutionnaire baltique, le soldat et l'ouvrier-bolchevik avec le fusil et le fanion sur la baïonnette. Près de leurs pieds est couché l'aigle bicéphale, le symbole de l'Empire russe battu. L’ensemble à gauche représente le maquisard, libérant Vladivostok des interventionnistes japonais en 1922 : c'est un soldat qui est venu du front et qui a pris de nouveau aux mains le fusil, un jeune mitrailleur qui a mis la main sur l'écran de la mitrailleuse et l'ouvrier, le chef de la guérilla.
Le monument des Militants pour le pouvoir des Soviets
La Cathédrale de la Transfiguration
Architecture de la fin du XIXème dans le centre-ville
Dans la rue Fokina, rebaptisée « Arbat », la zone piétonne, entourée de cafés,
restaurant et boutiques de souvenir
Dans le restaurant branché de notre hôtel de Vladivostok
Une courte nuit nous attend. Demain, avion matinal pour Petropavlovsk-Kamtchatski, une ville de la Fédération de Russie et la capitale du kraï du Kamtchatka. Encore deux heures de décalage horaire… Sa population s'élève à moins de 200 000 habitants. La ville est surplombée par les volcans Koriakski et Avatchinski, et se trouve à 6 779 km à l'est de Moscou. C’est la plus ancienne ville de l'Extrême-Orient russe, fondée en octobre 1740 lorsque les vaisseaux Saint-Pierre et Saint-Paul, commandés par Vitus Béring et Alekseï Tchirikov, pénètrent dans la baie. Le mot Petropavlovsk vient de « Pierre et Paul ». En septembre 1787, La Pérouse y fait escale au cours de son voyage exploratoire. Le 2 décembre 1849, le gouvernement russe créa la région « spéciale » du Kamtchatka. Pendant la Guerre froide, le port militaire de Primorski abrite une base de sous-marins nucléaires et des installations militaires importantes. Jusqu'en 1991, la péninsule du Kamtchatka est d'ailleurs interdite à tout étranger !
Pendant les quatre prochains jours… pas de blog. Nous allons être dans une zone libre de tout wifi et comme je n’ai pas emporté mon antenne satellite, vous devrez attendre un peu avant d’avoir de nos nouvelles.