Le pèlerinage des 88 Temples de Shikoku
Carnets de voyages - Asie Pacifique - Japon - 11.10.2022
Ce matin, il nous faut refaire les bagages. Ce soir, nous allons dormir dans la ville d’Anan. Retour au temple 13 de Dainichiji. Au programme de la matinée, notre balade (8 kilomètres, 2h30 de marche) va nous faire visiter 4 temples :
Jorakuji (temple 14) signifie temple de la paix éternelle. Jorakuji est le seul temple du pèlerinage avec Miroku Bosatsu (Maitreya, le Bouddha du futur) comme Honzon. Il fut bâti par Kōbō Daishi en 815 qui a également sculpté la statue de Miroku Bosatsu. Selon la légende une femme porta son mari et fit le pèlerinage 5 fois priant pour sa guérison. Ils décidèrent lors du 6ème tour de se suicider ensemble si le miracle ne se produisait pas. Arrivés à Jorakuji, le mari se mit à marcher et ils purent finir le pèlerinage en marchant tous les deux !
Awa Kokobunji (temple 15) signifie « temple officiel de la province (Awa) ». Le temple fut créé par Gyōki. Il existe un temple Kokubun par province depuis un décret de l'empereur Shōmu durant l'époque de Nara (710 - 794). Il a été brûlé entièrement par Chōsokabe au XVIème siècle durant la guerre d'unification de Shikoku. En 1741, il est reconstruit par l'école Zen Soto.
Kannonji (temple 16) signifie Temple de Kannon. Il y a dans ce temple, une statue représentant un Jizo pleurant (Yonaki Jizo) censé calmer les bébés pleurant la nuit. On trouve également un tableau d'une femme en train de brûler. Ce tableau du XIXème siècle fut offert par une femme nommée Shiyo. Essayant de sécher sa veste de pèlerin, elle se brûla elle-même. Heureusement, elle fut sauvée. Elle réalisa alors que c'était une punition envoyée par Kobo Daishi pour tous ses pêchés notamment celui d'avoir frappé sa belle-mère.
Idoji (temple 17) signifie Temple du puits, en l’honneur de Kôbô-Daishi qui, pour venir en aide à des paysans qui manquaient d'eau, a réussi, suivant la légende, à creuser en une seule nuit un puits suffisant pour les secourir. Ce puits, Omokage no Ido, est toujours visible et fait l'objet d'une superstition : si le visiteur peut voir son visage au fond dans l'eau du puits, la chance sera avec lui, par contre s'il ne peut pas le voir, un accident peut lui arriver !
Le véhicule 2 est garé devant ce dernier temple. Fin de la marche pour cette journée. En minibus, nous rejoignons alors Ozanji (temple 18) puis Tatsueji (temple 19).
Onzanji signifie Temple de la montagne de la gratitude. Ce temple a été fondé en 720 par le moine Gyôgi, mais celui-ci avait prohibé formellement l'approche de toute femme. Cent ans plus tard, quand Kôbô-Daishi était dans ce temple, sa mère Tamayori vint le voir et dut rester à la porte. Kôbô-Daishi s'est alors mis pendant 17 jours à pratiquer un rite ésotérique et au bout de cette retraite, l'interdiction faite aux femmes fut levée. Sa mère s'établit alors définitivement dans ce temple. Ce temple est de nos jours fréquenté assidûment par les femmes qui y trouvent toutes sortes de talismans pour des grossesses et des accouchements faciles.
Tatsueji. En 815, Kukai est venu à cet endroit pour y sculpter une statue de Jizô. Le temple est un des temples sekisho, une forme de point de contrôle spirituel où le pèlerin sera autorisé à continuer ou devra recommencer le pèlerinage. C'est cependant le seul temple sekisho qui n'est pas atteint après une montée rude !
Il reste quelques kilomètres en minibus pour arriver à Anan. Installation pour deux nuits dans un hôtel.
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